Seniors pauvres : l’INSEE pointe du doigt le Domfrontais
Une récente étude de l’INSEE s’intéresse au niveau de vie des seniors. S’il est supérieur à la moyenne française en Normandie, les bassins de vie ruraux et le Domfrontais sont davantage touchés.
L’INSEE* vient de rendre publique une étude concernant le taux de pauvreté chez les seniors. Dans son bilan, elle pointe un taux moins fort en Normandie qu’en France : 8,6 % contre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (12,7 %) ou en Occitanie. Avec 9,8 %, le taux de pauvreté des seniors de l’Orne est le plus fort de la région.
Le Sud-Manche et le Domfrontais
« En Normandie, en 2012, près de 79 000 seniors sont pauvres », révèle l’INSEE. « Globalement, la pauvreté affecte moins souvent les personnes âgées que les plus jeunes, mais le taux de pauvreté des seniors est particulièrement élevé dans les espaces ruraux situés hors de l’influence des villes », explique l’institut.
« Pour les 60-74 ans, les taux de pauvreté sont notamment élevés au sein d’une zone allant de Villedieu-lesPoêles à Domfront (couvrant le Bocage normand, à la frontière entre le Sud-Manche et l’Orne), et dans un espace s’étendant du Pré-en-Pail à Orbec (traversant tout le centre de l’Orne jusqu’au sud du Pays d’Auge, dans le Calvados) », nous apprend l’étude.
Les propriétaires davantage à l’abri
Les cas de paupérisation sont moins fréquents chez les personnes âgées disposant d’un patrimoine. Être propriétaire de son appartement ou de sa maison reste, à cet égard, déterminant. Les personnes locataires, qui arrivent en retraite avec des ressources souvent plus faibles que les propriétaires, sont aussi celles qui doivent payer un loyer. « Ainsi, la moitié des personnes pauvres vivant dans un ménage senior en Normandie est locataire (une part identique à la moyenne métropolitaine), alors que la proportion des locataires parmi l’ensemble des personnes dont le référent fiscal a 60 ans ou plus n’est que de un sur quatre », indique l’INSEE.
78 700 seniors sous le taux de pauvreté
Si le taux de pauvreté des seniors normands est parmi celui les plus bas de France métropolitaine (près de 20 000 € annuels), rappelons toutefois que 78 700 d’entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté en 2012, c’est-àdire qu’elles disposent de moins de 990 € par mois et par unité de consommation pour vivre.
* Institut national de la statistique et des études économiques