Pour Francesca, « Cette campagne est pénible »
Domfrontaise depuis 2004, Francesca Baicchi possède la double nationalité, italienne par sa maman et française du côté de son papa. Elle connaît son candidat et ne votera pas par défaut comme en 2002.
Si la plupart des Français ne savent pas encore pour qui ils vont voter, la Domfrontaise Francesca Baicchi, formateur-traducteur-interprète de 45 ans, a déjà choisi son candidat et va faire campagne pour lui. Quel regard portez-vous sur la campagne ?
Je trouve cette campagne pénible pour les électeurs parce qu’elle est pourrie par les affaires judiciaires de François Fillon et de Marine Le Pen, et par l’absence de dignité, de morale et d’intérêt pour la France. Cela est également porté par une partie du Parti socialiste et des Verts qui ont trahi le résultat des primaires. Je ne comprends pas que des candidats ne respectent pas le vote des électeurs. Au lieu d’entrer dans le débat de programme, on discute d’autres choses, alors que c’est fondamental de savoir où on va. C’est compliqué pour les électeurs qui ne peuvent pas imaginer la France dans 10 ans avec tel ou tel candidat parce qu’ils sont absorbés par les affaires. Quels sont les thèmes qui vous semblent importants ?
L’important pour moi, c’est la reconversion énergétique. On bâtit trop, on pollue trop. La planète ne peut plus supporter de nous voir vivre comme cela. Il faut repenser à notre façon de produire de l’énergie, à notre rapport envers les animaux qui vivent sur cette terre depuis bien longtemps avant nous. L’Europe est aussi au coeur de mes préoccupations. Il faut changer son fonctionnement, repenser à la présence de certains pays, notamment ceux de l’Est, qui ne respectent pas les engagements européens et revoir notre façon de ratifier les décisions européennes. On ne doit pas être engagé à respecter les mauvaises directives comme commercialiser le camembert au lait cru. Les pays doivent pouvoir dire non. Il y a de bonnes choses en Europe, mais aussi beaucoup de choses à réformer sans sortir de l’Europe, sinon cela serait un suicide économique. Avez-vous choisi un candidat ?
En 2002, j’avais choisi Jospin mais au 2e tour, il a fallu se rabattre sur Chirac pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. Cette année, je ne voterai pas par défaut pour un candidat de droite s’il n’y a pas de candidat de gauche au 2e tour parce qu’Emmanuel Macron compte tenu du peu que l’on sait de son programme, est un candidat de droite. J’ai choisi Benoît Hamon par rapport à son programme qui répond à beaucoup de mes questions, notamment en matière
« C’est fondamental de savoir où on va » « Je ne voterai pas défaut »
d’emploi, de travail et aussi parce qu’il est contre le nucléaire et le projet de Notre-Dame-desLandes. Il est beaucoup plus écologiste que les autres. Qu’attendez-vous du nouveau président ?
Qu’il soit plus près de la vraie vie de tous les Français, qu’il voit que le monde a changé depuis 20 ans, qu’il prenne les bonnes décisions pour nous maintenant, qu’il réduise les inégalités entre les citoyens, qu’il ait des idéaux pour tirer les citoyens vers le haut, qu’il soit à la hauteur des défis de demain.