Un homme retrouvé chez lui un an après sa mort
Mardi 28 février, les policiers découvrent, dans un appartement à Laval, le corps d’un homme décédé depuis un an. Une réunion de circonstances a retardé la découverte d’une façon exceptionnelle.
L’affaire a été révélée par nos confrères du Courrier de la Mayenne. Fin février 2017, à Laval, dans un immeuble rue de la Paix, une employée du syndic de gestion de l’immeuble passe pour faire un relevé de compteur d’eau, comme chaque année. Elle constate que le relevé de ce compteur est rigoureusement le même que celui de l’an dernier. « Cela signifie soit que le compteur d’eau était défaillant, soit que la personne n’avait pas consommé d’eau du tout », indique Philippe Berranger, gestionnaire de l’immeuble.
Putréfaction très avancée
Parmi les causes possibles, on peut penser à un départ en voyage, « il nous arrive parfois que nous ayons des personnes de l’immeuble qui partent un moment sans prévenir », mais il peut aussi s’agir d’un décès ou d’une disparition.
Alertée par ce fait, l’employée décide d’en référer le bailleur, Foncia Laval, « pour faire changer le compteur ». Intriguée, l’employée du syndic retourne toutefois sur les lieux, et examine la boîte aux lettres de la personne. « Celle-ci était pleine, ce qui signifiait que le courrier n’était plus ramassé depuis plusieurs mois au moins ». Foncia est de nouveau prévenu. Comme la société immobilière ne peut venir sur des lieux privés, la situation étant anormale, elle contacte la police de Laval, qui intervient sur les lieux le mardi 28 février.
Sur place, selon l’hôtel de police de Laval, par une odeur pestilentielle, les enquêteurs découvriront le cadavre d’un homme de 65 ans, dans un état de putréfaction avancé. « Les investigations détermineront que la date du décès devait remonter à environ un an », précise Philippe Berranger. Tout laisse à penser que le corps retrouvé est celui du locataire, même si, pour le moment, rien n’est prouvé. Les analyses ADN permettront de trancher.
Les causes
Comment un homme mort a-t-il pu être découvert chez lui après un délai d’un an ? L’explication la plus plausible semble être un drame de la solitude. Celle d’une personne avec peu ou pas d’amis, et s’étant coupé de sa famille, s’il en avait une. Mais il y avait aussi d’autres signaux qui auraient pu prévenir de cette situation, comme les observations des voisins, les mouvements bancaires. Pourtant, dans ce cas présent, il semble qu’une réunion exceptionnelle de coïncidences soit à l’origine de l’événement.
« En août 2016, certains des habitants de l’immeuble s’étaient plaints d’une forte odeur », se souvient Philippe Berranger. « Cela arrive dans les vieux immeubles. Alors nous avions nettoyé et fait venir un dératiseur. Et les odeurs avaient disparu ». De fait, le syndic ne s’est pas davantage inquiété.
4 voisins
Les voisins étaient quatre. Il s’agissait d’étudiants, venus depuis peu dans l’immeuble. Ils ne connaissaient pas le sexagénaire, ne le croisaient pas dans les parties non-privées, même avant son décès supposé en mars 2016. Lui et les étudiants devaient avoir des habitudes de vie très différentes.
Quant aux mouvements bancaires, d’après nos informations, le sexagénaire avait beaucoup de prélèvements automatiques, pour l’EDF, le loyer, notamment. Ce dernier élément a pu aussi contribuer à retarder le déclenchement de l’alerte.
Les circonstances
Les enquêteurs cherchent actuellement à démontrer que le cadavre retrouvé est bien celui du locataire disparu. Il s’agit aussi de comprendre dans quelles circonstances cet homme a perdu la vie.