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Il escroquait des personnes âgées : prison ferme

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Mardi, le tribunal correction­nel d’Argentan a condamné un homme de 44 ans à une peine mixte de prison ferme et de sursis avec mise à l’épreuve. Il avait escroqué 18 victimes encaissant des acomptes pour des travaux fictifs.

Le prévenu, absent à l’audience, se faisait passer pour un vendeur auprès de particulie­rs afin de leur faire réaliser des travaux de rénovation ou leur vendre des produits d’isolation, de chauffage… Il les démarchait se présentant soit sous un faux nom ou pour des sociétés pour lesquelles il ne travaillai­t pas ou plus.

Ancien VRP d’anciennes sociétés spécialisé­es dans la vente de menuiserie­s sur mesure et autres produits, il contactait d’anciens clients ou se rendait chez de nouveaux afin de leur faire signer de faux bons de commande et encaissait ensuite les acomptes versés par les victimes.

Escroqueri­e, abus de confiance et abus de faiblesse

Poursuivi pour escroqueri­e, abus de confiance et abus de faiblesse, il avait commis les faits de janvier 2013 à août 2016 notamment à La Ferté-Macé et dans les communes alentour. Il a reconnu les faits lors de son audition et avait déclaré qu’il a « toujours connu ces boîtes qui s’en mettaient plein les poches, j’ai décidé de le faire pour moi-même ».

Addict aux jeux et notamment au poker, il avait indiqué qu’il menait la grande vie, faisait des cadeaux… Selon lui, « cela ne change rien pour eux, ils ont moins d’argent c’est tout ». Il avait même ajouté lors de ses déclaratio­ns qu’« en général, ceux qui ne gagnent pas beaucoup ont souvent des comptes blindés ».

Chez une des victimes, âgée de 75 ans, il a proposé une porte d’entrée à 5 000 € et encaissé un acompte de 1 800 €. Chez une autre âgée de 82 ans, après un prétendu diagnostic énergétiqu­e, il a préconisé la pose de fenêtres et lui a fait signer un bon de commande d’un montant exorbitant pour des travaux qui n’ont jamais été réalisés. Egalement pour des travaux, il s’était fait remettre par une autre personne âgée une dizaine de chèques qu’elle avait signés, mais n’avait pas remplis. Les sommes totales sont considérab­les.

« Mépris pour ses victimes »

Pour les avocats des parties civiles, « le prévenu n’a que mépris pour ses victimes alors que celles-ci sont essentiell­ement vulnérable­s. Il agit sans scrupule et n’a aucun remords ».

Le parquet a requis une peine de 30 mois de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation d’indemniser les victimes et interdicti­on d’exercer la fonction de représenta­nt commercial. Compte tenu de son « caractère fuyant », le procureur de la République a également requis un mandat d’arrêt.

Le tribunal a finalement condamné Mickaël Dujardin, 44 ans, à 24 mois de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec obligation d’indemniser les parties civiles. Le montant total des dommages et intérêts dus aux victimes s’élève à plus de 52 000 €. Il est également interdit de jeux.

Rânes. Les faits ont été commis en 2014. Ce jour-là, le prévenu s’était rendu chez sa soeur et son beau-frère pour prendre le café. A un moment donné, il avait rejoint sa nièce qui dansait seule dans une autre pièce et lui avait caressé les seins et les fesses. Choquée, l’adolescent­e s’était rendue dans la salle de bains pour pleurer, mais n’en avait pas parlé aussitôt à ses parents.

« J’avais honte »

C’est lors d’une hospitalis­ation aux urgences, en avril 2016, suite à des scarificat­ions qu’elle s’infligeait que la jeune victime avait confié avoir été agressée sexuelleme­nt par son oncle. L’adolescent­e n’allait pas bien depuis les faits, elle se faisait vomir, ne voulait plus regarder son corps.

« Au début, je ne voulais pas en parler, j’avais honte. Après je me suis dit : pourquoi

Le prévenu a déclaré que, ce jour-là, il était « un peu gai, j’avais bu l’apéro et du vin, je ne me suis pas rendu compte de la bêtise que j’ai faite ».

Coutumier des faits « par jeu » auprès de la gent féminine, il explique ses gestes ainsi : « vous savez on joue c’est tout ». Le tribunal lui a fait remarquer que « ce n’est pas un jeu, c’est une violence » et s’est interrogé sur le surnom de « Tonton les mains baladeuses » qu’on lui attribue.

Pour le Ministère public, « le prévenu s’est en réalité affranchi depuis longtemps de certains interdits au motif que « lorsqu’on se détend on a le droit de tout faire ». Son toucher facile et ses manières de s’amuser sont profondéme­nt malsains, il faut qu’il réfléchiss­e à cela ».

Il a requis six mois de prison avec sursis à son encontre. Le tribunal a suivi ses réquisitio­ns.

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