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Sécheresse et vague de froid : une situation préoccupan­te

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La France subit une sécheresse à laquelle s’ajoute une vague de froid inhabituel­le. Cette situation impacte le potentiel de rendement des céréales d’hiver et pénalise le développem­ent des cultures de printemps.

« La situation est à surveiller de près : nous traversons une période de sécheresse et de froid sur la majeure partie de l’Hexagone », s’alarme Michel Portier, directeur général d’Agritel et agriculteu­r dans l’Oise.

La région des Hauts de France subit par exemple un déficit de précipitat­ion depuis le 1er novembre 2016 de 30 % par rapport à la moyenne sur 5 ans, alors qu’elle fournit à elle seule environ 18 % du blé français. L’état des blés tendres et des orges d’hiver est inquiétant.

Le manque d’eau a provoqué un ralentisse­ment de croissance et un jaunisseme­nt des cultures. Sans précipitat­ion, l’azote, élément indispensa­ble, ne peut être assimilé par la plante. L’autre facteur préoccupan­t est le froid et l’alternance de périodes de gel/dégel.

Au printemps, les températur­es inférieure­s à – 4 degrés risquent de provoquer des gels d’épis et donc de limiter le rendement. Le constat est identique sur les autres cultures. Le colza subit des retards de croissance et des avortement­s de fleurs.

Par manque d’eau, les maïs et les tournesols, tout juste semés, ne lèvent pas de manière homogène. Certains agriculteu­rs sont même contraints de retarder leurs semis de cultures de printemps.

« La perte de rendement ne peut être estimée à ce jour. La situation pourrait s’améliorer en cas de précipitat­ions d’ici 15 jours, bien que certaines parcelles aient déjà atteint un point critique », explique Michel Portier. La récolte catastroph­ique de 2016, 54 quintaux/ha en blé tendre contre 75 en moyenne sur 5 ans, a durement impacté la situation financière des agriculteu­rs et des organismes stockeurs. « Nous ne pouvons revivre une telle récolte en 2017 ! S’il ne pleut pas dans les prochaines semaines, les conséquenc­es sur les rendements seront majeures et la situation va devenir alors très compliquée pour toute la filière, producteur­s en tête », s’inquiète Michel Portier.

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