942. L’maire de Piqu’louveutte
- Pardon ma m’zelle, qui qu’c’est qui loge dans c’te p’tit châtiau ?
- C’mment don, vous n’savez pas qu’c’est là que d’meure M’sieu Crapouillau. - Qui est c’Monsieu ? - Mais c’est l’maire de Piqu’louveutte. Son frère est l’cureu d’Saint Seumion !
- Je n’connais ni l’cureu, ni l’maire.
- L’cureu, j’dis pas, mais M’sieu l’Maire, il est connu d’tout l’monde. Quand qu’i va au Supeurmarcheu ou dans les grands magasins, la porte s’ouve toute seule dés qu’il arrive. C’est comme qui direut l’cô du villeuge. I va bétôt s’preusenteu deuputeu et li, i n’a pas d’valises à traîneu ! Quand qu’i s’ra eulu deuputeu, la commune de Piqu’louveutte va s’industrialiseu et va yaveu biaucoup d’monde à v’ni construire cheu nous z’autes !
- Tiens, en v’là core eune qui rêve tout haut ! C’est biau d’éte jeune !
- Mademoiselle, qui habite dans ce petit château ?
- Vous ne savez pas ? Mais c’est Monsieur Crapouillau - Qui est ce Monsieur ? - Mais c’est le Maire de Picquelouvette. Son frère est curé à Saint-Siméon !
- Je ne connais ni l’un, ni l’autre.
- Le curé, je veux bien, mais Monsieur le Maire est connu de tout le monde. La porte s’ouvre toute seule quand il arrive au Supermarché ou dans les grands magasins. C’est en quelque sorte le coq du village. Il va bientôt se présenter député et il n’a pas de valise, lui. Il sera élu, la commune va s’industrialiser et il viendra beaucoup de monde pour construire chez nous !
- Tiens, en voilà encore une qui rêve tout haut. C’est beau d’être jeune !