Le cônet sauvé de l’oubli
Le cônet est un petit pain formé de six cônes. Il a fait les beaux jours des boulangeries locales. Après deux années d’interruption, sa fabrication vient de reprendre grâce à un groupe de volontaires de la commune.
Spécialité du Passais, le cônet est un petit pain formé de six cônes. Il a fait les beaux jours des boulangeries locales en mai. Après deux années d’interruption, sa fabrication vient de reprendre.
La spécialité du cônet a bien failli disparaître. Mais Roland Morel, adjoint au maire, l’a fait renaître.
Après maintes discussions, il a réussi à convaincre Albert Pouchard, le dernier possesseur de la recette, de bien vouloir la transmettre aux nouveaux boulangers du village. « Je ne voulais pas que notre spécialité locale tombe aux oubliettes », explique Roland.
Une découverte
Début mai, Florence et Dominique Lesauvage, les repreneurs de la boulangerie Au Fournil de Passais, se lancent. C’est une découverte pour eux.
Si les premiers cônets sont difficiles à confectionner faute de matériel adéquat et de savoirfaire, les suivants se révèlent à point grâce à la mobilisation d’une poignée de volontaires qui se retrouvent les jeudi et vendredi, pour leur prêter main-forte.
Du savoir-faire
Le matin, Dominique fabrique la pâte, façonne les boules. L’après-midi, Florence prend le relais avec l’aide de Roland Morel, Yvette et Albert Pouchard et cinq conseillers municipaux.
Dans une joyeuse ambiance, ils tiennent les boules et forment sur chacune d’elle six cônes qui font la singularité de ce pain. Leur doigté force l’admiration. « Créé en 1884 par la famille Rottier-Pouchard, le cônet est une variante des échaudés. Comme la tarte Tatin, il est né par accident. La pâte est tombée dans l’eau chaude avant d’être refroidie et cuite au four », explique Roland Morel. Il a été ensuite fabriqué et vendu dans les boulangeries de Passais, pendant le mois de mai et plus particulièrement à l’Ascension, période de pèlerinages, mais aussi à l’occasion de fêtes comme le 24 juin, à Saint-Siméon, à l’occasion de la Saint-Jean ».
Un secret de fabrication
Lorsque les cônets sont prêts, Dominique les transporte sur des grilles jusque dans la pièce voisine. Au centre, un énorme chaudron rempli d’eau en pleine ébullition semble attendre quelque chose. Mais quoi ? Impossible de le savoir. « C’est là tout le secret du cônet », s’amuse Albert Pouchard. Pour la dégustation, le cônet se mange accompagné d’un peu de beurre salé et un bon café. La fabrication étant limitée, Florence et Dominique Lesauvage, recommandent vivement de les réserver le plus tôt possible, d’autant que leurs cônets partent comme des petits pains.