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A 68 ans, Robert greffé des deux poumons

Atteint d’une maladie respiratoi­re sévère, Robert Gaborit a subi une double greffe de poumon en mars dernier. Deux mois après l’opération, qui est un succès, il souhaitait apporter un témoignage mais aussi remercier ses sauveurs ?

- Michel Moriceau Contact : Robert Gaborit, gaborit.r@orange.fr

« Donnez un organe, c’est redonner la vie et en recevoir un, est une autre vie qui s’ouvre a vous », estime Robert Gaborit, Bagnolais depuis 11 ans. Originaire de Poitiers, Robert a fait sa carrière sur Paris, dans le BTP, entant que responsabl­e administra­tif de chantier. Il a eu également une résidence secondaire à Ambrières-les-Vallées de 1978 à 2003.

Voilà 20 ans, son état de santé a commencé à se dégrader. « A l’approche de la cinquantai­ne, j’ai commencé à avoir des problèmes de souffle. Ma capacité respiratoi­re a diminué peu à peu. J’étais essoufflé pour marcher, pour monter des escaliers ».

Au fil des années, son état s’est dégradé. « A partir de 2012, on m’a mis sous oxygène la nuit, et plus tard également la journée. Marcher me demandait un gros effort. Je ne quittais ma bouteille d’oxygène uniquement pour regarder la télévision » explique Robert, qui était atteint d’une BPCO sévère (bronchopne­umonie chronique obstructiv­e). Et c’est lors d’un stage de réhabilita­tion respiratoi­re à Alençon en 2016, que l’espoir va renaître. « J’ai rencontré trois greffés des poumons qui m’ont apporté leur témoignage et qui m’ont indiqué le spécialist­e qui les avait opérés à Paris ».

Alors qu’il avait dépassé l’âge limite pour être greffé, qui est de 65 ans, Robert n’a pas hésité : « j’ai contacté le pneumologu­e en question. Cela faisait longtemps que je pensais à une greffe, mais on me disait que j’étais trop âgé. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Avec ma maladie, je savais que j’avais une espérance de vie limitée et je ne voulais pas être grabataire à 70 ans ». Le 15 septembre 2016, il se rendait à l’hôpital Marie Lannelongu­e au Plessis Robinson, reconnu premier hôpital français en matière de chirurgie thoracique.

Un long cheminemen­t

Face à sa motivation et à bon état de santé général par ailleurs, le pneumologu­e a accepté d’envisager une transplant­ation bipulmonai­re, non sans avoir fait auparavant une batterie de tests au niveau des autres organes, pour éviter un rejet. Après quatre mois d’examens, ce Bagnolais a été inscrit sur la liste des receveurs potentiels par l’Agence de Biomédecin­e le 21 janvier 2017. « Il ne me restait plus qu’à attendre un donneur potentiel ».

Et c’est dans la nuit du 16 au 17 mars dernier que le coup de fil tant attendu est arrivé. « On m’a prévenu à 1 h du matin, et c’est une ambulance qui m’a emmené de Bagnoles à Paris aussitôt ».

Après son opération très lourde, qui a duré dix heures, Robert est resté cinq semaines en convalesce­nce sur place, avant d’être transféré au service de soins de suite et de réadaptati­on de la clinique d’Alençon. « Malheureus­ement, là-bas, en prenant ma douche, j’ai fait une chute et je me suis cassé le col du fémur. J’ai dû subir une nouvelle opération de la hanche à l’hôpital du KremlinBic­être ».

Au pied du mur Merci !

Deux mois après sa transplant­ation, et alors qu’il est toujours en rééducatio­n, Robert a repris des forces. « Je suis à ce jour le plus vieux transplant­é bi pulmonaire de cet hôpital à 68 ans. Aujourd’hui, c’est une véritable renaissanc­e : je respire a plein poumons. Je suis en vie et seul le présent et l’avenir ont de l’importance ». Il doit bien évidemment suivre un traitement à vie, avec la prise régulière de médicament antirejets.

A travers cet article, il a souhaité montrer que, même à son âge, une telle opération est encore possible. Il voulait aussi et surtout remercier tous les profession­nels de santé qui l’ont accompagné dans sa démarche, sans oublier enfin son donneur. « Conforméme­nt à l’éthique de l’Agence de biomedecin­e, l’identité ne me sera jamais communiqué­e, de même que la mienne auprès de ce donneur de greffon et ses proches. Mais merci à lui ou elle. Comme a pu le dire Pierre Ménez, journalist­e sportif sur Canal +, greffé d’un rein et du foie en décembre dernier : cet anonymat respecté est préférable et le bienvenu ».

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Robert Gaborit en rééducatio­n et avec son tee-shirt pour dire « Merci ».

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