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Tensions entre la Ville et les gens du voyage

La semaine dernière, la Ville de Domfront a fait une demande d’expulsion des gens du voyage de la communauté évangéliqu­e auprès de la préfecture, suite à des dégradatio­ns.

- Nathalie Guérin

Arrivées samedi 3 juin, une soixantain­e de familles de gens du voyage de la communauté évangéliqu­e s’étaient installées, avec leurs caravanes, sur les terrains annexes du stade, à proximité de la salle omnisports de l’espace André Rocton et du camping municipal. Elles devaient y rester jusqu’au dimanche 11 juin à 14 h, avant de reprendre la route en direction de la Bretagne (PL du 8 juin).

Si les premiers jours se sont bien passés, mercredi, les relations avec la mairie se sont envenimées. Marcel Folliot, adjoint au maire, en charge des travaux, explique le contexte : « Nous avons été prévenus quelques jours seulement avant leur arrivée par la sous-préfète. Nous avons coupé l’herbe dans un champ en dessous du camping pour les accueillir dans de bonnes conditions. Finalement, ils ont préféré s’installer sur le terrain voisin après avoir coupé la chaîne du portail de l’entrée réservée au Samu. On n’a pas eu le choix que de les accepter ».

Des détériorat­ions

Mercredi, les employés du stade constatent des détériorat­ions (excréments dans les tribunes du stade, graffitis, grillages sectionnés, abris de banc de touche sur le stade d’honneur saccagés…). Ils alertent la mairie. « Dans la foulée, j’ai contacté le responsabl­e de la communauté pour lui reprocher ces faits, mais il a nié et m’a raccroché au nez », affirme-t-il.

Demande d’expulsion

Jeudi, la municipali­té adresse une demande auprès des services de la préfecture afin de mettre en oeuvre un arrêté permettant d’expulser les gens du voyage du terrain qu’ils occupent. « On avait fait tout ce qu’il fallait pour que cela se passe bien. Nous avons tenu nos engagement­s pas eux », précise Marcel Folliot.

« On n’a pas eu le choix que de les accepter »

Sur place, l’étonnement est grand. « Les gendarmes sont venus ce matin, mais ils n’ont rien dit de particulie­r. Nous ne sommes pas au courant d’une expulsion ». L’un des membres rappelle que la communauté évangéliqu­e effectue

« Nous ne sommes pas au courant d’une expulsion »

12 missions par an, de mai à fin juillet. « Nous avons envoyé un courrier à la mairie de Domfront fin 2016 pour prévenir de notre passage. Mais nous n’avons jamais reçu de réponse. La mairie nous a proposé un terrain pouvant accueillir une vingtaine de familles alors que nous sommes une cinquantai­ne. Lorsque nous sommes arrivés nous n’avons pas eu le choix que de prendre ces terrains par nousmêmes. On ne veut pas créer de problème. On veut juste un terrain pour passer une semaine. Nous payons l’emplacemen­t, l’électricit­é, l’eau et le ramassage des ordures. Le terrain est propre. Notre service d’ordre vient de passer dans les caravanes pour récolter une somme d’argent qui va être remise à la mairie de Domfront contre un reçu. On n’arrive pas de but en blanc et on ne repart pas comme des voleurs ». Selon lui : « Il n’y a pas de problème. Alors on restera jusqu’à dimanche ».

Finalement, la mairie n’a pas eu à mettre à exécution son avis d’expulsion. La communauté évangéliqu­e est repartie dimanche à 14 h, comme prévu.

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Une cinquantai­ne de caravanes se sont installées près de la salle André Rocton et le camping.

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