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Le dossier médical partagé attend une montée en puissance

Vendredi 9 juin, François Ponchon, directeur de l’hôpital des Andaines, et Damien Baron, responsabl­e informatiq­ue, ont présenté la mise en place opérationn­elle du DMP (dossier médical partagé) au sein de l’établissem­ent hospitalie­r.

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Dans l’Orne et dans le cadre du projet Hôpital Numérique, le Centre hospitalie­r intercommu­nal des Andaines fait partie des pionniers concernant la mise en fonction du DMP, pourtant souhaitée depuis dix ans déjà par les instances gouverneme­ntales concernées.

Le DMP, c’est quoi ?

En résumé, le DMP est un carnet de santé informatis­é, appelé à compléter, puis remplacer son équivalent papier.

Le DMP a été lancé au CHIC des Andaines, pour une phase d’essai, depuis 2016, et est pleinement opérationn­el depuis septembre dernier avec à ce jour environ 80 DMP créés à la demande des patients. « Car c’est bien à leur demande qu’un DMP peut se créer, avec comme contenu tout ce que le patient souhaitera y faire figurer », explique François Ponchon. « En aucun cas, il n’est question d’une initiative de l’hôpital, c’est une démarche que chaque patient peut, s’il le souhaite, effectuer librement et gratuiteme­nt au point d’accueil. La démarche est très rapide, et surtout extrêmemen­t utile, car elle permet de façon simple, confidenti­elle et sécurisée, de centralise­r toutes les informatio­ns relatives au suivi médical et thérapeuti­que de son propriétai­re ».

Ainsi, on peut y trouver : les pathologie­s, traitement­s, soins et interventi­ons hospitaliè­res, traitement­s médicaux, risques potentiels avant anesthésie si besoin, allergies, analyses, consultati­ons chez son médecin généralist­e et traitement­s prescrits, etc. « Plus la population sera demandeuse, plus les DMP se développer­ont, ce qui simplifier­a les échanges entre médecins ou établissem­ents hospitalie­rs au profit du soin à apporter au patient ».

Actuelleme­nt, il n’y aurait qu’environ 10 % de la population française qui aurait effectué cette démarche de création de DMP, ce qui est encore bien trop peu.

Pourtant son aspect pratique est avéré, puisqu’il permet pour le patient de bénéficier d’un suivi n’importe où en France, quel que soit l’endroit où le DMP a été créé. « On peut vivre en Normandie et avoir un grave souci de santé ou un accident lors de vacances dans les Alpes. Dans ce cas de figure, le DMP offre la possibilit­é sur place d’une interventi­on mieux et plus rapidement ciblée pour prodiguer les soins adéquats à un patient ayant besoin d’une attention spécifique liée à son état médical global », précisent les deux représenta­nts de l’hôpital. « Ici comme partout, nous intégrons au DMP l’intégralit­é des données fournies par le patient dès la création du dossier, qui n’est ensuite consultabl­e que par un médecin, grâce à une clé d’accès confidenti­elle et personnell­e reçue par le patient au moment de la création. Cette clé consiste en un code attribué en fonction du n° de sécurité sociale du patient ».

Il est bien entendu que tout l’intérêt de la création de son DMP par un patient est d’y inclure le maximum d’informatio­ns exactes et à jour concernant sa santé, ses traitement­s et son suivi médical. Il garde cependant la liberté de n’y communique­r que les informatio­ns de son choix, ou de ne pas les communique­r à son médecin traitant, par exemple. Rien de ce qui concerne l’utilisatio­n par le corps médical des informatio­ns indiquées ne peut se faire sans l’accord du patient propriétai­re de son DMP.

Trop peu utilisé

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