Le Publicateur Libre

Qu’est devenu le mécano rappeur de Youtube, 1 an après ?

En juin 2016, nous avions consacré un article à Guillaume Jarry, mécanicien moto, qui venait de poster sur un clip de rap de sa création. Un an plus tard, nous l’avons retrouvé dans son atelier, toujours aussi motivé par cette nouvelle passion.

- Michel Moriceau Contact : Guillaume Jarry, 06.37.69.98.61.

Suite à l’article paru dans nos colonnes le 23 juin 2016, où il était question de son tout premier clip Le vrac dans ma tête posté sur Youtube, Guillaume Jarry, alias I-greck, a eu plutôt de bons retours. « Comme on dit, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais 90 % des gens ont apprécié ce que je faisais », confie-t-il. « Ce sont des chansons qui racontent la vraie vie. Je ne m’invente pas une vie. Beaucoup se reconnaiss­ent dans mes textes. Trois quarts d’entre eux abordent des problèmes du quotidien. Que ce soit dans mes textes ou dans ma façon de m’exprimer, les personnes ressentent ma sincérité ».

Via Facebook, Guillaume a été contacté par d’autres rappeurs. « Certains m’ont donné des conseils. Le gérant d’un bar à ambiance hip-hop m’a proposé de venir me produire chez lui ». A 26 ans, le mécano de Saint-Maurice continue régulièrem­ent à créer des titres. « C’est du rap conscient, et pas commercial. Je suis attaché à soigner mon texte, qu’il soit audible par le plus grand nombre. Depuis un an, j’ai posté une vingtaine de clips sur Youtube. C’est en fonction de mes inspiratio­ns, du feeling, de ce que je vis. J’ai été plusieurs semaines sans rien faire, et puis en avril, un ami qui faisait du motocross est décédé. J’ai voulu lui rendre hommage à travers un clip ».

Après avoir collaboré avec un ami de La Ferté-Macé pour la prise de vues, Guillaume se débrouille seul aujourd’hui. « Je me suis équipé en matériel. A présent, j’ai trois caméras et un trépied, ce qui me permet d’avoir plusieurs angles de vue ». N’ayant jamais pris de cours de musique, il se débrouille autrement. « Dans un premier temps, j’écris mon texte. Ensuite, je choisis une musique via les beatmakers qui sont à dispositio­n. Je mets un casque pour avoir le rythme et je capte ma voix avec un dictaphone. Puis, il y a la partie mixage ».

Parmi ces derniers titres : RSI (Raclure Satan Infâme). « C’est sans doute avec ce titre que je me suis lâché le plus. Je l’ai bouclé en moins de deux heures. C’est un vrai cri de colère contre le régime social des indépendan­ts ». Et le 25 mai dernier, Guillaume postait son clip Justice. Le texte commence ainsi : « Justice, je t’écris cette lettre pour te dire que… j’ai perdu toute ma confiance en toi, quand les malfrats ont pénétré sous mon toit, tu connaissai­s leur identité, explique-moi pourquoi tu les as laissés en liberté ». Une chanson qui fait suite au cambriolag­e dont il a été victime dans son garage. « C’est sans doute mon texte le plus criant de vérité ».

Face aux félicitati­ons et aux encouragem­ents, le mécano rappeur se projette dans l’avenir. « Je songe de plus en plus à pouvoir me produire sur scène, à me faire connaître, mais je manque de temps. Pour l’instant, cela reste un loisir avant tout. Je me consacre d’abord au développem­ent de mon entreprise que j’ai ouverte voilà 4 ans » conclut Guillaume, qui reconnaît que, même s’il ne souhaite pas faire carrière, le fait de s’exprimer ainsi est une bonne expérience.

Autodidact­e Un loisir avant tout

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