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Métiers de la forêt : comment ont-ils évolué au fil du temps ?

Le dernier dimanche de juillet, la chapelle des friches accueiller­a sa fête des métiers de la forêt. En vue de ce rendez-vous, nous avons rencontré Christian Clément, représenta­nt l’ONF* sur le secteur, pour évoquer l’évolution des métiers de la filière f

- Michel Moriceau

Aujourd’hui, la forêt couvre 16,7 millions ha en France métropolit­aine, soit 30 % du territoire. Les trois quarts (12,5 millions ha) appartienn­ent à des propriétai­res privés. La forêt publique, qui représente donc un quart, se répartit entre les forêts domaniales (1,5 million ha) gérée par l’Etat (ONF) et les autres forêts publiques (2,7 millions ha), propriétés de collectivi­tés (chiffre 2016, source inventaire-forestier.ign.fr). La filière forêt-bois est une source d’emplois importante en France. Elle comptait en 2016, 425 000 personnes, un chiffre supérieur au nombre d’emplois du secteur automobile (source agricultur­e. gouv.fr).

La Normandie est couverte, quant à elle, par environ 507 000 ha de forêts publiques et privées, avec plus de 200 exploitati­ons forestière­s et de nombreuses entreprise­s artisanale­s de transforma­tion (source www.normandie.fr).

Sous la responsabi­lité de Christian Clément, l’Unité territoria­le du Bocage de l’ONF compte 9 forêts propriétés de collectivi­tés et 3 forêt domaniales. « Sur les 7 000 ha de la forêt des Andaines, on compte 5 400 ha de surface domaniale, avec deux massifs, rappelle le chef de l’unité. Le petit massif à l’Est aux portes de La Ferté-Macé ; et le grand massif à l’Ouest où se trouve notamment la chapelle des friches des Monts-d’Andaine. La ligne de séparation étant celle qui relie Saint-Michel au golf de Bagnoles. On a 50 % de résineux et 50 % de feuillus, avec une vingtaine d’essences de production ».

Aujourd’hui, la filière forêtbois compte une quarantain­e de métiers. « Je distinguer­ais plusieurs grandes familles, confie Christian Clément. D’une part, les cols bleus, ceux qui relèvent directemen­t de l’exploitati­on forestière, avec les métiers manuels comme sylviculte­urs, bûcherons, élagueurs, débardeurs, grumiers, scieries, mais aussi les artisans tonneliers, mérandiers, les métiers du mobilier, de la constructi­on bois. Et d’autre part, les cols blancs, dont je fais partie, qui ont un rôle transversa­l dans la gestion de la forêt prenant en compte ses aspects économique­s, sociaux et environnem­entaux ».

Au fil du temps, l’évolution de la société est venue bouleverse­r cette filière. « A une époque, le débardage se faisait avec des chevaux, voire des bovins, mais depuis, la mécanisati­on et la motorisati­on sont passées par là, constate Christian Clément. Aujourd’hui, l’abattage des arbres se fait souvent avec une abatteuse. L’agent est dans une cabine d’où il dirige l’opération. La machine se charge de la coupe, de l’ébranchage et du tronçonnag­e. Quand l’abattage n’est pas mécanisabl­e, le bûcheron se sert d’une tronçonneu­se ». Dans certains cas intervienn­ent également des éhouppeurs. « C’est souvent spectacula­ire car l’ouvrier opère dans la partie supérieure de l’arbre, parfois jusqu’à 30 mètres de hauteur. Le but est de couper le sommet afin que l’arbre ne vienne pas endommager les jeunes pousses quand il tombe au sol ».

Ces dernières années, l’utilisatio­n du bois s’est aussi transformé­e avec le développem­ent du plastique, de l’aluminium, le retour au chauffage bois. « Nos métiers ont également évolué car les connaissan­ces forestière­s sont aussi plus importante­s qu’avant, que ce soit au niveau de l’éco-système, du sol, ajoute Christian Clément. En tant que gestionnai­re de la forêt, notre souhait est de communique­r, d’expliquer au grand public ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons ». C’est ainsi que voilà 4 ans, il a créé un Comité de massif qui permet aux différents acteurs du territoire (élus, associatio­ns…) d’être informés sur l’activité de la forêt des Andaines.

Cols bleus et cols blancs Une filière qui évolue

*ONF : Office national des forêts

Dimanche 30 juillet, chapelle des Friches, prendre la RD 218 à partir du bourg de La Sauvagère ou de l’Etoile d’Andaines. Entrée gratuite.

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Christian Clément, chef de l’Unité territoria­le du Bocage pour l’ONF.

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