« Il n’est jamais trop tard pour apprendre à nager »
Plus d’1 Français sur 7 ne sait pas nager, selon une étude de l’agence sanitaire Santé publique France. Une méconnaissance qui engendre de nombreuses noyades et accidents. Que propose le secteur pour les éviter ?
« Pour apprendre à nager, il faut d’abord en avoir la possibilité. En milieu rural, il n’y a pas suffisamment de piscines et de créneaux horaires pour apprendre, les milieux ruraux sont un peu à l’écart des piscines », c’est le constat que fait Etienne Robert, maître nageur à Ambrières depuis 20 ans.
En effet, de plus en plus de personnes savent nager, mais il faut noter qu’en ruralité, les possibilités d’apprendre à nager sont moins élevées qu’en ville.
« L’apprentissage de la nage à partir des années 1960, notamment en milieu scolaire est probablement à l’origine de l’amélioration considérable de l’aptitude à la nage de la population, notamment chez les femmes », indique l’étude. En effet, la natation obligatoire dans les écoles ne s’est démocratisée qu’à partir des années 60.
La tranche des 55 – 75 ans est la plus concernée par cette mauvaise maîtrise de l’eau. En 2016, plus de 64 % des 65 ans et plus déclarent savoir nager. Un phénomène qui pourrait s’expliquer par le manque de piscines il y a 30 à 40 ans. « Avant, les piscines étaient rares et elles n’étaient pas accessibles à tous, en termes de prix et de localisation », explique David Lambert, directeur du site aquatique de La Ferté-Macé. Et ajoute qu’ « à l’époque, savoir nager n’était pas une nécessité première, tandis que de nos jours, l’apprentissage de la nage est presque devenu indispensable. Notamment avec la pratique des activités nautiques ».
Clientèle adulte
Étienne Barbet, explique qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à nager « On peut constater qu’il y a encore beaucoup d’adultes et de personnes âgées qui ne savent pas encore nager. À la piscine de Gorron par exemple, la clientèle adulte est assez importante ». Cependant, il estime qu’apprendre à nager à une personne âgée nécessite environ 15 à 20 séances (à cause de problèmes d’appréhension, de santé, d’ordre musculaire).
En revanche, Etienne Barbet explique que chez les plus jeunes, il serait préférable d’effectuer des cours individualisés afin de bien les initier à la nage. « En tant que maître nageur, je constate encore pas mal d’enfants qui viennent dans le cadre scolaire et qui ne savent pas encore nager. À la piscine, on leur apprend à se débrouiller ».
Se débrouiller, oui, mais pas que. À la piscine de La FertéMacé, durant la période de mai et de juin, des semaines sauvetages sont mises en place. Le but ? « Sensibiliser les enfants et parents aux risques de noyades. Pour cela, des séances concernant les gestes de 1er secours sont également proposées », explique David Lambert.
Près de 500 noyades par an
L’apprentissage de la natation constitue un enjeu majeur de santé publique. Et pour cause, ce sont en moyenne 500 décès par noyade répertoriés, majoritairement l’été, en France. Ces accidents surviennent souvent en lac ou rivière, en mer, puis en piscine individuelle. Ce sont d’ailleurs les plus de 65 ans qui représentent la tranche d’âge la plus touchée par ces noyades mortelles.
Mais pas de quoi décourager ceux qui ne savent pas nager ! Avec un peu de ténacité, certains parviennent tout de même à surmonter leur peur de l’eau et peuvent enfin pleinement profiter de l’été.
Les 55-75 ans sont les plus concernés Beaucoup d’adultes ne savent pas nager