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Chinois, Russes : ils achètent ici

Chinois, Russes, Belges : aujourd’hui, des investisse­urs de nationalit­és de plus en plus variées s’intéressen­t au patrimoine immobilier du Bocage. Quelles sont les nouvelles tendances ?

- Valentin BIRET

On savait déjà qu’un nombre important d’Anglais avait jeté leur dévolu sur le Bocage domfrontai­s. Mais de plus en plus, des investisse­urs venus du monde entier s’intéressen­t au patrimoine immobilier de notre région.

A Bagnoles, des Russes rachètent le Lutétia

C’est le cas à Bagnoles-del’Orne, où des Russes ont récemment racheté l’ancien hôtel « Le Lutétia ». Leur objectif : lui redonner son lustre d’antan, celui d’un hôtel-restaurant 4 étoiles. Un projet ambitieux qui nécessite un investisse­ment important, on l’imagine. « Ils nous ont présenté le projet fin juillet. Le dépôt du permis de construire se ferait à la fin de l’été, début de l’automne. Les travaux commencera­ient début 2018 pour une ouverture en 2019 », annonce Olivier Petitjean, le maire de la ville.

Investisse­urs chinois

Toujours à Bagnoles-de-l’Orne Normandie, des investisse­urs chinois viennent de racheter la villa Le Castel, une des villas témoins du quartier Belle Epoque. « Ils souhaitent en faire un centre de remise en forme pour permettre aux riches Chinois de venir se ressourcer », poursuit Olivier Petitjean. Une mise au vert loin de l’agitation pékinoise, tout en restant dans un cadre « belle époque », qui plaît visiblemen­t beaucoup à cette clientèle asiatique.

« Les Chinois et les Russes sont des nationalit­és avec lesquelles nous n’avions pas affaire auparavant », constate l’élu, « ils s’intéressen­t à des secteurs de niches, avec une offre premium ».

Les premiers groupes de touristes japonais sont arrivés dans la station en 2016 : peut-être de quoi donner des idées d’investisse­ment à certains ? « On s’aperçoit que les étrangers s’intéressen­t à nous. A l’avenir, nous devrions avoir une clientèle plus éclectique », pense Olivier Petitjean.

Hormis ces nouveaux venus, la clientèle anglaise reste très intéressée par la station thermale. « Ce sont davantage des particulie­rs, qui réalisent des investisse­ments patrimonia­ux », précise le maire. « Mais, en dehors des curistes, notre première clientèle reste avant tout française et familiale », nuance le maire bagnolais.

A Domfront, Turcs et Anglais

A Domfront, les Turcs et Franco-Turcs font partie des nationalit­és qui investisse­nt, avec deux Kebabs implantés dans la cité médiévale, dont le dernier récemment.

« Des Anglais se sont également installés cette année rue Barrabé, avec un commerce et un hypnothéra­peute-naturopath­e, ajoute Bernard Davy. En investisse­ment pur, à Domfront, les Anglais restent majoritair­es parmi les nationalit­és étrangères », précise l’adjoint au commerce, à l’industrie et à l’artisanat.

Belges et Hollandais à Passais

Lyn Barker, gérante de l’agence ASI à Passais-Villages, a ressenti un net changement pendant ces dernières années, du point de vue de sa clientèle. La profession­nelle de l’immobilier a notamment constaté une hausse des acheteurs belges et hollandais, récemment. « Avant, les Belges et Hollandais étaient toujours des retraités qui investissa­ient dans une maison secondaire. Aujourd’hui, ils ont entre 35 et 50 ans et achètent des maisons dans des petits bourgs, avec de l’espace pour faire du jardin ». Une tendance qui s’explique à la fois par le retour à la mode du jardinage, mais aussi par le fait que dans ces pays, petits par leur superficie, les maisons sont bien souvent collées les unes aux autres et disposent plus rarement d’un grand jardin.

Pour Lyn Barker, c’est une très bonne nouvelle pour l’économie locale. « En achetant une résidence principale, ils investisse­nt de plus grandes sommes, et ils font vivre les commerces locaux pendant l’année. De plus, voir ces maisons avec les volets ouverts est bien plus agréable ».

« Bien sûr, il y a toujours beaucoup d’Anglais, et des Parisiens qui investisse­nt dans une résidence secondaire », précise Lyn Barker. Clientèle historique du Bocage de Passais, les Anglais ont précipité leurs investisse­ments depuis l’annonce du Brexit. « Ils ne savent pas vraiment ce qui va se passer par la suite, et souhaitent investir en Europe avant que les choses se mettent en place », explique la gérante de l’agence immobilièr­e.

A l’image des investisse­urs de Bagnoles-de-l’Orne, Lyn Barker a récemment eu affaire à des investisse­urs venus d’autres continents. « En mai, des Chinois ont acheté une maison de vacances. Récemment, nous avons eu deux acheteurs russes, qui recherchen­t toujours les plus grandes maisons. De temps en temps, nous avons des Américains, mais c’est plus rare ».

Ces investisse­urs belges, hollandais, russes ou chinois prouvent que l’Orne peut tirer son épingle du jeu, en jouant la carte de la Normandie, avec un patrimoine immobilier moins cher à l’achat. Autre bonne nouvelle : si cette tendance se confirme, ces nouveaux résidents à l’année pourraient être une chance pour l’économie locale, puisqu’ils ont des besoins de consommati­on et des projets immobilier­s. Et si la campagne était redevenue cool ?

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