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3 700 habitants et 400 cloutiers

Entre le XVIe et le XIXe siècle, la commune de Saint-Cornier-des-Landes a compté jusqu’à 3 700 habitants et 400 cloutiers. Eric Blanc, bénévole aux musées du sabotier et du cloutier, explique ce savoir-faire qui a fait la renommée de la cité.

- Musées du sabotier et du cloutier, ouverts en août, les jeudis de 14 h à 17 h. Entrée libre.

À la fin du XIXe siècle les communes de Beauchêne, Larchamp et Saint-Cornier-des-Landes étaient prospères. Les habitants étaient nombreux dans la cité du clou. Les artisans étaient majoritair­es : « dans chaque hameau on trouvait un billot de granit et un forgeron », explique Eric Blanc, bénévole qui fabrique des clous chaque jeudi durant l’été. Il explique avec beaucoup de pédagogie, d’humour et un certain savoir-faire la vie du village au siècle dernier.

Deux sites, deux musées

Saint-Cornier reprend ses jeudis aux musées, les visiteurs sont invités de 14 h à 17 h à découvrir les métiers d’autrefois. La municipali­té a restauré deux sites, l’un est devenu musée du cloutier, l’autre musée du sabotier.

Dans le premier Eric Blanc attend que le feu de la cheminée, activé grâce au soufflet de son compère, atteigne 800 à 900°. Il forge devant les spectateur­s des clous d’autrefois. « Nous voulons garder la mémoire de cette activité qui a fait vivre la plupart des habitants du XVIe jusqu’au XIXe siècle ».

Inlassable­ment, le bénévole frappe sur le billot et façonne sous le regard de son public captivé un clou beucheron (pour les sabots des chevaux), ou encore un clou de charpente pour les bateaux : « c’était le corps d’activité de 1790 à 1850, on partait livrer les clous à dos de mulet vers Saint-Malo ou Brest ».

Des clous pour tout

Aujourd’hui à Saint-Cornier, il reste une école de la Marinerie, ainsi qu’une rue, mémoires de ces temps passés. « On avait même inventé le clou zingué, travaillé à 400°, qui devait protéger les clous sur les bateaux contre les méfaits de l’eau de mer ».

« Autrefois un bon cloutier fabriquait 2 clous et demi en une chaude, j’ai encore du travail pour arriver à cette cadence », dit en souriant le bénévole du jour.

Le minerai de fer provenait de Saint-Clair-de-Halouze « mais il ne faut pas oublier que le métier de cloutier était au plus bas de l’échelle sociale, tandis que le mari forgeait, l’épouse avait souvent une autre activité ».

Des machines et un film

« On livrait les clous à dos de mulet vers Saint-Malo ou Brest »

Au musée du sabotier, le public découvre toutes les machines nécessaire­s à la fabricatio­n des sabots de bois portés par tous il y a quelques décennies. Un film retrace les différente­s étapes, au cours d’une journée, le sabotier fabriquait environ deux paires de sabots. Ici encore, des bénévoles expliquent et répondent à toutes les questions du public.

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