Jean-Louis Belloche est un agriculteur connecté
Aujourd’hui, les agriculteurs utilisent les nouvelles technologies pour assurer le suivi de leur troupeau et gérer leurs cultures. Jean-Louis Belloche est un exemple parmi une vingtaine d’agriculteurs « connectés » dans le Bocage de Passais.
Les agriculteurs ont parfois l’image d’une profession un peu bourrue et hostile aux innovations, défendant les traditions à tout prix. Pourtant, la réalité ne saurait être plus différente. Ils sont de plus en plus connectés, utilisent du matériel et des accessoires destinés à faciliter la vie, à avoir des rendements plus importants ou encore à avoir une gestion plus « verte » de leurs exploitations.
A la pointe du progrès
Jean-Louis Belloche, producteur laitier à Saint-Siméon, fait partie de la vingtaine d’agriculteurs du Bocage de Passais à la pointe de la technologie. En GAEC* avec son frère, Claude et son neveu, Geoffrey, il s’est posé nombre de questions avant de franchir le pas. « C’est un choix d’avenir dans le renouvellement du matériel de traite. On s’était demandé si on devait passer d’une salle de traite, à un système roto ou à un système de traite robotisé. Nous voulions aussi répondre à l’évolution du droit à produire », explique-t-il.
Intéresser les jeunes à la production laitière
Le virage a été pris en 2010 avec l’installation d’un robot de traite puis d’un second en 2016 pour un troupeau d’environ 100 vaches. « La traite est difficile et contraignante physiquement. En utilisant ces nouvelles techniques, les jeunes s’intéressent plus facilement à la production laitière ». La preuve, deux jeunes de la famille intègrent le GAEC, le premier en 2016 et le second le rejoindra en 2018.
Alertes sur smartphones
L’organisation et les conditions de travail au sein de l’exploitation se sont trouvées modifiées, avec une plus grande flexibilité des horaires et une réduction de la fatigue et des troubles musculaires. Toutefois, quelques contraintes subsistent comme les pannes potentielles qui peuvent arriver à toute heure du jour et de la nuit nécessitant une intervention rapide pour permettre au robot de fonctionner et de continuer la traite. « À tour de rôle, nous sommes alertés sur notre smartphone dès qu’une panne ou anomalie apparaît ce qui permet dans certains cas de résoudre le problème à distance. Quand cela est possible, nous nous dépannons nous-mêmes sinon nous contactons la maintenance qui peut intervenir à distance ou alors en dernier lieu, un technicien se déplace dans un délai de 2 h ».
Un investissement coûteux
Grâce à des applications spécifiques (logiciels Synel et Mesparcelles), Jean-Louis et ses associés, peuvent assurer sur leurs smartphones le suivi du troupeau (vêlage, entrée et sortie des animaux, inséminations, apport de concentrés) et le contrôle des cultures pour répondre notamment aux exigences réglementaires.
Mais qui dit investissement, dit coût. « L’entretien et la maintenance représentent un coût annuel plus élevé dans un contexte actuel de crise qui freine le développement de ce genre d’investissement bénéficiant pourtant d’un plan d’aide de la Région Normandie », précise l’agriculteur.
L’oeil de l’expert
Si ces nouvelles technologies sont synonymes de modernité, elles ne font pas tout. « Avec ces équipements, nous avons une somme phénoménale de données, d’indications, mais une présence humaine reste indispensable pour réagir en cas de problème. Elles ne désengagent pas l’agriculteur du bon suivi quotidien d’un cheptel laitier ». * Groupement agricole d’exploitation en commun