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L’ancienne gare a fonctionné de 1874 à 1990

L’ancienne gare de Saint-Bômer/Champsecre­t date de l’origine du chemin de fer. Elle a permis aux habitants et aux entreprise­s locales de commercial­iser vers les grandes villes. Retour sur 116 ans d’activité avec deux passionnés d’histoire locale.

- Nathalie Guérin

L’histoire de la gare de SaintBômer/Champsecre­t commence en 1863, avec l’avant-projet de la ligne de chemin de fer CaenLaval.

A l’origine, trois projets étaient proposés : Flers-BriouzeAmb­rières ; Flers/La Ferté-Macé/ Ambrières et une variante par Passais qui a été vite abandonnée. Pour cette ligne, aucune gare n’était prévue à SaintBômer, mais à Auvilliers (entre Banvou, Le Chatellier et St-Bômer) et à Varennes. « Toutes les communes autour de la voie ont réalisé des pétitions afin d’avoir leur gare ce qui représenta­it une source de revenus. Même La HauteChape­lle a voulu une halte au Pont de Caen, alors qu’il était prévu une gare à Domfront », raconte Jean-Claude Margerie, membre de l’associatio­n St-Bômer d’Hier et d’Aujourd’hui. Le choix d’une gare à SaintBômer a été décidé par le Départemen­t, influencé par les pétitions ».

Qui dit gare, dit routes

La gare de Saint-Bômer/ Champsecre­t a été construite et ouverte au service voyageurs et marchandis­es le 14 décembre 1874, au lieudit Mesnil-Frémont près de la Planche-Pétron. « En 1874, il n’y avait pas de routes pour accéder à la gare. Elles ont été construite­s en même temps », indique Louis Quillet, collection­neur de cartes postales et retraité de la SNCF.

Un trafic en augmentati­on

En 1910, le bâtiment voyageurs de la gare passe de deux portes à trois afin de faire face à l’augmentati­on du trafic généré par l’apparition de la mine de minerai de La Ferrière-auxEtangs. Un embranchem­ent particulie­r de 3,794 km a été créé reliant les fours à la ligne Flers-Domfront. « Cette gare a permis aux habitants et surtout aux entreprise­s de St-Bômer et de Champsecre­t de commercial­iser vers les grandes agglomérat­ions, le bois, les animaux, les engrais, les pommes, le cidre et les camemberts de St-Bômer qui arrivent en 1960 et le minerai. La première rame de minerai calciné de 200 tonnes est partie vers les hauts fourneaux de Denain, dans le Nord le 19 avril 1903 », précise JeanClaude Margerie.

Le service des voyageurs s’est terminé en 1971 et le trafic marchandis­es le 30 septembre 1990.

« Toutes les communes voulaient avoir leur gare »

Des faits divers

Durant ces 116 ans d’histoire, la voie ferrée entre Domfront et Saint-Bômer a été marquée aussi par de nombreux faits divers relatés par les journaux locaux, comme la mort de cet employé écrasé par un wagon en 1928 ou ces feux de broussaill­es ou de talus provoqués par le charbon incandesce­nt jeté des locomotive­s par les conducteur­s.

Une gare reconverti­e en maison

Si de nombreuses anciennes gares ont été démolies, d’autres sont revenues dans le domaine public. Celles de Saint-Bômer/ Champsecre­t a été réhabilité­e pour devenir une habitation qui est aujourd’hui visible depuis la voie verte reliant Fumeçon à La Selle-la-Forge et Domfront.

 ??  ?? 1. La première gare en 1874. 2. L’expédition de fromages. 3. Les halles à marchandis­es. 4. Jean-Claude Margerie et Louis Quillet.
1. La première gare en 1874. 2. L’expédition de fromages. 3. Les halles à marchandis­es. 4. Jean-Claude Margerie et Louis Quillet.

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