Des commerçants remontés contre la préfecture
Des commerçants et artisans de Saint-Bômer-les-Forges sont remontés contre la préfecture qui leur ordonne de supprimer leurs panneaux publicitaires en bordure de route. Ils ont rédigé une pétition et se disent prêts à passer à l’offensive.
Un groupe de commerçants et artisans est en colère contre la préfecture qui leur a adressé un courrier avec recommandé, en date du 13 juillet dernier, les informant que leurs panneaux publicitaires installés en bordure de route constituaient une infraction à la réglementation. « On nous demande de les supprimer sous peine d’une astreinte de 205,59 € par jour et par panneau, pestentils. Nous ne comprenons pas cette décision. Pourquoi certains ont le droit de laisser leurs panneaux sur la voie publique alors que les nôtres se trouvent sur des terrains privés avec l’accord des propriétaires Il y a deux poids, deux mesures ».
Comme preuve de ce qu’ils avancent, les commerçants et artisans mettent sur la table, une feuille avec les photographies d’une quinzaine de panneaux publicitaires de grandes enseignes visibles entre Flers et Domfront et qui ne répondent pas non plus, aux critères demandés. « Que doit-on faire pour nous faire connaître, pour attirer une nouvelle clientèle ? Ces vitrines sont absolument nécessaires pour assurer notre développement, notre survie. Nous ne sommes pas venus nous installer dans ce village pour mourir deux ans après », assurent-ils avant de menacer. Nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire. Si on ne trouve pas de solutions, on fera un collectif pour mener une action juridique contre la préfecture tout en sachant que cela sera le pot de terre contre le pot de fer ».
Une pétition et un collectif en vue
Le groupe de commerçants et artisans se prépare à l’offensive. Il a rédigé une pétition de soutien pour le maintien des panneaux publicitaires des commerçants et artisans de la commune, disponible au restaurant Le Relais de Saint-Bômer. L’un d’eux est allé jusqu’à déchirer sa carte d’électeur avant d’envisager de faire la même chose avec sa carte d’identité. Un message fort pour marquer sa détermination.
En charge d’instruire les dossiers liés à la réglementation de la publicité, enseigne et pré-enseignes,
« Nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire » « Il n’y a pas d’injustice. Tout le monde est à la même enseigne »
Christine Perrotin, du pôle publicité du service eau et biodiversité de la préfecture, revient sur la réglementation : « C’est vrai, avant le 13 juillet 2015, les pré-enseignes étaient autorisées. Maintenant, elles sont interdites même sur une propriété privée. Nous effectuons 2 à 3 relevés par an et petit à petit, nous faisons enlever les panneaux. Même si certains s’amusent à les remettre, cela sera fait. Il n’y a pas d’injustice. Tout le monde est à la même enseigne. Il y aura des arrêtés de mise en demeure ». Elle évoque également des spécificités territoriales. « Les pré-enseignes se trouvant sur Flers obéissent à un règlement intérieur. On ne s’en occupe pas. En revanche, la restriction est beaucoup plus sévère pour la commune de SaintBômer qui se trouve dans le périmètre du Parc régional Normandie-Maine. La loi est la loi ».
Une alternative
Une alternative est proposée aux commerçants et artisans, à savoir une signalisation d’information locale (SIL) qui pourrait être implantée sur le domaine public, sous réserve de l’accord du gestionnaire de la voirie concernée. « Ce sont des panneaux de 10-15 cm, avec une flèche, précise Christine Perrotin. S’ils sont installés sur une route communale, c’est du ressort du maire et sur une route départementale, du Conseil départemental ». A eux de faire la démarche.