Une hêtraie d’avenir
En 2003, Daniel Duyck, alors directeur du CRPF, faisait observer, lors d’une réunion au Centre technique permanent de
la sélection (CTPS), que « rares sont les hêtres (environ un sur 10 000) qui arrivent à se former naturellement avec rectitude, sans branchaison et fourchaison, sans atteinte de chancre ».
Constatant « l’insuffisance de tiges d’avenir en forêt privée », l’idée germe alors de rassembler tous ces « hêtres + » au même endroit pour qu’ils se croisent et donnent des « graines + » qui pourront, à long terme, repeupler avantageusement les sylvicultures.
88 donneurs
On a sélectionné 88 arbres, de toute la Normandie, pourvus d’une cime équilibrée avec des branches fines à insertion horizontale et qui présentaient au moins 6 m de bille de pied sans défaut, en pleine maturité, entre 35 et 40 ans. On a prélevé sur chacun 10 greffons. Après étude du sol et de l’environnement (humidité de l’air) en plusieurs endroits de Normandie, un terrain a été choisi au Monthard, chez Jean-Claude Gautier. Les quelques hêtres déjà présents sur le terrain ont été abattus afin qu’il n’y ait pas de pollinisation sauvage.
Les premiers plants vigoureux sont enfin apparus en 2015 et certains portent déjà des faînes.
Jean-Baptiste Reboul, ingénieur chargé du suivi, rappelle
l’objectif : « Faire qualifier un verger à graines dont l’amélioration génétique reste naturelle pour produire des arbres d’avenir résistants donnant du bon bois d’oeuvre. »