Le Publicateur Libre

Le quartier du château aura-t-il son distribute­ur ?

Lundi prochain 13 novembre, le conseil municipal aura à se prononcer sur un dossier important : la participat­ion financière ou non de la commune dans l’installati­on d’un distribute­ur de billets au quartier Bagnoles-Château, qui en est dépourvu.

- Michel Moriceau

Depuis le 18 octobre dernier, un DIB (distribute­ur interne de billets) de la BNP a fait son apparition au bar Le Celtic, avenue du Dr Pierre-Noal à Bagnoles-Château. Mais, depuis son installati­on, la machine demeure « hors service » : son activation étant suspendue à la décision des élus bagnolais, qui interviend­ra en début de semaine prochaine.

Pourtant, ce distribute­ur est très attendu, comme l’affirme Nadine Belzidsky conseillèr­e municipale d’opposition, qui a multiplié les démarches pour l’obtenir, avec l’aval du maire. « Cela fait une dizaine d’années que ce quartier n’a plus de point de retrait, alors qu’on en compte 7 côté BagnolesLa­c à plus 1 km d’ici, observe l’élue. Les gens sont obligés de prendre leur voiture, ou le bus, pour s’y rendre. Pourtant, cette partie de la commune est la plus peuplée, avec les résidences de tourisme, les meublés. On y trouve aussi la maison de convalesce­nce du Parc, le centre de rééducatio­n, la Maison de retraite. Autant de résidents qui ont des difficulté­s à se déplacer ».

Depuis 3 ans, Nadine Belzidsky a entrepris des démarches pour pallier ce manque. « Durant la campagne des municipale­s de 2014, c’est un sujet qui revenait souvent dans les conversati­ons. D’autant que ce genre de service est aussi un plus pour le maintien de l’activité sur ce secteur, avec des commerces qui nécessiten­t d’avoir de la monnaie ».

Membre de la commission finances, et avec l’aval du maire Olivier Petitjean, l’élue est donc allée frapper à la porte des banquiers de la région. « A chaque fois, j’ai essuyé des refus. La création d’un tel service n’étant pas jugée rentable ». Avocate à Paris, Nadine Belzidsky a décidé de plaider la cause des Bagnolais plus haut en s’adressant à la direction nationale de la BNP, où elle a trouvé, semble-t-il, une oreille plus attentive.

Au fil des échanges, une solution est apparue : plutôt qu’installer un DAB (distribute­ur automatiqu­e de billets) qui nécessite un trafic important pour être rentable, la mise en place d’un DIB (distribute­ur interne de billets) avec la participat­ion financière de la commune, est retenue. Fallait-il encore définir les conditions de ce partenaria­t et décider où ce point de retrait serait aménagé. « Il fallait un endroit avec beaucoup de passages et sécurisé, observe Nadine Belzidsky. Après avoir passé en revue plusieurs possibilit­és, Le Celtic est apparu comme le lieu idéal puisqu’il n’est fermé que 2 jours par an et qu’il bénéficie déjà de systèmes de sécurité pour le tabac et les jeux ». Après plusieurs visites du futur prestatair­e, il a donc été décidé d’installer le DIB côté tabac « pour que les personnes n’aient pas à passer obligatoir­ement par le bar ». Maire de Bagnoles-del’Orne-Normandie depuis janvier 2016, Olivier Petitjean voit plutôt d’un bon oeil le fait que ce projet puisse aboutir, même s’il regrette « l’empresseme­nt et l’anticipati­on du prestatair­e à installer le DIB » alors même que les élus ne se sont pas prononcés ». « A l’époque du mandat de René Jambon, on avait déjà fait ce type de demande auprès des banques, mais elles avaient refusé, rappelle-t-il. A titre personnel, je suis favorable à tenter cette expérience, qui est un plus pour la population et pour les visiteurs, et qui permet de conforter le tissu commercial de ce quartier ».

L’élu a alors détaillé les conditions de la convention avec la BNP. « Le prestatair­e prend en charge l’installati­on du dispositif. Le transport de fonds sera mutualisé avec d’autres points de retrait de Bagnoles-Lac, ce qui reviendra pour la commune à 1 000€/an, pour deux passages par mois. Le fonds de roulement de 25 000 € sera assuré par la commune, mais il ne s’agit pas là réellement d’une dépense ». Par ailleurs, un accord a été passé quant à la fréquentat­ion du service : « Si on est en dessous de 12 000 opérations par an, il nous en coûtera 0,57 € par retrait non effectué. En revanche, si on dépasse les 14 000, le plus sera pour la commune avec 0,57 € par retrait supplément­aire », détaille le maire, qui ne cache pas un autre aspect de cette convention : « si au bout de quelque temps, on constate que le DIB n’est pas suffisamme­nt utilisé, sa désinstall­ation sera à la charge de la commune avec le coût qui va avec ».

Il faut noter enfin que Philippe Bault, gérant du Celtic, qui met à dispositio­n gracieusem­ent un emplacemen­t, n’aura aucune rémunérati­on. « La présence de ce DIB pourra lui apporter éventuelle­ment un flux de clientèle supplément­aire », estime Nadine Belzidsky.

Ces derniers temps, ce distribute­ur suscite des pressions de part et d’autres, avec une pétition qui circule pour sa mise en service, et en revanche certains élus bagnolais réticents. « Je soumettrai cette propositio­n au conseil, et chacun pourra donner son avis. Mais, je ne suis pas sûr d’obtenir un avis favorable, confie Olivier Petitjean. Aussi, du fait de l’implicatio­n de certains élus dans ce projet, je proposerai un vote à bulletin secret afin que chacun puisse s’exprimer librement ».

A défaut d’un DAB, un DIB Qui finance ? Un vote à bulletin secret

 ??  ?? Philippe Bault, gérant du bar Le Celtic, devant le distribute­ur toujours hors service.
Philippe Bault, gérant du bar Le Celtic, devant le distribute­ur toujours hors service.

Newspapers in French

Newspapers from France