Le quartier du château aura-t-il son distributeur ?
Lundi prochain 13 novembre, le conseil municipal aura à se prononcer sur un dossier important : la participation financière ou non de la commune dans l’installation d’un distributeur de billets au quartier Bagnoles-Château, qui en est dépourvu.
Depuis le 18 octobre dernier, un DIB (distributeur interne de billets) de la BNP a fait son apparition au bar Le Celtic, avenue du Dr Pierre-Noal à Bagnoles-Château. Mais, depuis son installation, la machine demeure « hors service » : son activation étant suspendue à la décision des élus bagnolais, qui interviendra en début de semaine prochaine.
Pourtant, ce distributeur est très attendu, comme l’affirme Nadine Belzidsky conseillère municipale d’opposition, qui a multiplié les démarches pour l’obtenir, avec l’aval du maire. « Cela fait une dizaine d’années que ce quartier n’a plus de point de retrait, alors qu’on en compte 7 côté BagnolesLac à plus 1 km d’ici, observe l’élue. Les gens sont obligés de prendre leur voiture, ou le bus, pour s’y rendre. Pourtant, cette partie de la commune est la plus peuplée, avec les résidences de tourisme, les meublés. On y trouve aussi la maison de convalescence du Parc, le centre de rééducation, la Maison de retraite. Autant de résidents qui ont des difficultés à se déplacer ».
Depuis 3 ans, Nadine Belzidsky a entrepris des démarches pour pallier ce manque. « Durant la campagne des municipales de 2014, c’est un sujet qui revenait souvent dans les conversations. D’autant que ce genre de service est aussi un plus pour le maintien de l’activité sur ce secteur, avec des commerces qui nécessitent d’avoir de la monnaie ».
Membre de la commission finances, et avec l’aval du maire Olivier Petitjean, l’élue est donc allée frapper à la porte des banquiers de la région. « A chaque fois, j’ai essuyé des refus. La création d’un tel service n’étant pas jugée rentable ». Avocate à Paris, Nadine Belzidsky a décidé de plaider la cause des Bagnolais plus haut en s’adressant à la direction nationale de la BNP, où elle a trouvé, semble-t-il, une oreille plus attentive.
Au fil des échanges, une solution est apparue : plutôt qu’installer un DAB (distributeur automatique de billets) qui nécessite un trafic important pour être rentable, la mise en place d’un DIB (distributeur interne de billets) avec la participation financière de la commune, est retenue. Fallait-il encore définir les conditions de ce partenariat et décider où ce point de retrait serait aménagé. « Il fallait un endroit avec beaucoup de passages et sécurisé, observe Nadine Belzidsky. Après avoir passé en revue plusieurs possibilités, Le Celtic est apparu comme le lieu idéal puisqu’il n’est fermé que 2 jours par an et qu’il bénéficie déjà de systèmes de sécurité pour le tabac et les jeux ». Après plusieurs visites du futur prestataire, il a donc été décidé d’installer le DIB côté tabac « pour que les personnes n’aient pas à passer obligatoirement par le bar ». Maire de Bagnoles-del’Orne-Normandie depuis janvier 2016, Olivier Petitjean voit plutôt d’un bon oeil le fait que ce projet puisse aboutir, même s’il regrette « l’empressement et l’anticipation du prestataire à installer le DIB » alors même que les élus ne se sont pas prononcés ». « A l’époque du mandat de René Jambon, on avait déjà fait ce type de demande auprès des banques, mais elles avaient refusé, rappelle-t-il. A titre personnel, je suis favorable à tenter cette expérience, qui est un plus pour la population et pour les visiteurs, et qui permet de conforter le tissu commercial de ce quartier ».
L’élu a alors détaillé les conditions de la convention avec la BNP. « Le prestataire prend en charge l’installation du dispositif. Le transport de fonds sera mutualisé avec d’autres points de retrait de Bagnoles-Lac, ce qui reviendra pour la commune à 1 000€/an, pour deux passages par mois. Le fonds de roulement de 25 000 € sera assuré par la commune, mais il ne s’agit pas là réellement d’une dépense ». Par ailleurs, un accord a été passé quant à la fréquentation du service : « Si on est en dessous de 12 000 opérations par an, il nous en coûtera 0,57 € par retrait non effectué. En revanche, si on dépasse les 14 000, le plus sera pour la commune avec 0,57 € par retrait supplémentaire », détaille le maire, qui ne cache pas un autre aspect de cette convention : « si au bout de quelque temps, on constate que le DIB n’est pas suffisamment utilisé, sa désinstallation sera à la charge de la commune avec le coût qui va avec ».
Il faut noter enfin que Philippe Bault, gérant du Celtic, qui met à disposition gracieusement un emplacement, n’aura aucune rémunération. « La présence de ce DIB pourra lui apporter éventuellement un flux de clientèle supplémentaire », estime Nadine Belzidsky.
Ces derniers temps, ce distributeur suscite des pressions de part et d’autres, avec une pétition qui circule pour sa mise en service, et en revanche certains élus bagnolais réticents. « Je soumettrai cette proposition au conseil, et chacun pourra donner son avis. Mais, je ne suis pas sûr d’obtenir un avis favorable, confie Olivier Petitjean. Aussi, du fait de l’implication de certains élus dans ce projet, je proposerai un vote à bulletin secret afin que chacun puisse s’exprimer librement ».
A défaut d’un DAB, un DIB Qui finance ? Un vote à bulletin secret