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Le coup de colère d’un Fertois face à la pénurie de médecins

Retraité de 68 ans, Najime Abdelmjid est inquiet et en colère face à la pénurie de médecins. Il a souhaité lancer un appel aux Fertois et interpelle­r le député Joaquim Pueyo.

- Michel Moriceau

La Ferté-Macé. Ces dernières années, la désertific­ation médicale est en train de se propager à grande vitesse dans les campagnes, et particuliè­rement dans le départemen­t de l’Orne. Malgré les initiative­s (création de pôles de santé, recrutemen­t de médecins étrangers, aides à l’installati­on), le mal perdure et s’intensifie. Ces remèdes ne semblent donc pas efficaces.

Alors que pour 2018, le diagnostic est des plus alarmants sur le Bocage Sud, les élus tentent d’appeler à la mobilisati­on pour trouver des solutions. Face à cette situation, la population est de plus en plus inquiète, à l’image de Najime Abdelmjid, Fertois de 68 ans, qui a décidé d’agir et de lancer un appel. « Depuis que je suis à La FertéMacé avec ma femme et nos enfants, nous avons toujours eu le même médecin traitant, explique-t-il. Fin 2017, il va partir à la retraite, et il n’aura pas de successeur. Quand des internes viennent le remplacer quand il est en vacances, ils disent qu’ils ne veulent pas rester ici pour s’installer. Alors, que va-t-on faire ? ».

La santé : une richesse

Ce retraité sexagénair­e est donc très inquiet face à l’avenir. « Notre santé est en danger. À La Ferté, nous sommes un peu plus de 6 100 habitants. Début 2018, on va rencontrer un grave problème car les médecins qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. À ce rythme-là, il n’y en aura bientôt plus ». Et il poursuit : « La santé est très importante, c’est une richesse. Les gens demandent de vivre simplement, pas dans le luxe, mais vivre bien, être soignés ».

Aussi, Najime ne souhaite pas rester les bras croisés. Habitué à jouer collectif, notamment quand il a été footballeu­r amateur, et impliqué dans la vie associativ­e locale, il lance un cri d’alarme aux élus au nom des Fertois. « Les gens sont conscients, mais ils ne bougent pas. Pour ma part, j’ai rencontré notre maire Jacques Dalmont, qui m’a fait comprendre qu’il n’avait pas tous les leviers pour agir. Que la politique de santé se décidait au niveau de l’Etat ». C’est pourquoi Najime entend interpelle­r le député Joaquim Pueyo : « comme il siège au Parlement, je lui demande de proposer une loi afin d’obliger nos jeunes futurs médecins d’aller s’installer en milieu rural, dans les petites et moyennes villes. À La FertéMacé, un pôle santé existe. Il n’y a pas besoin de construire des cabinets médicaux, ils existent. Et une secrétaire est là aussi ».

Écrire à l’ARS

En parallèle, Najime appelle également la population à faire pression auprès des instances de la santé.

« J’appelle donc les Fertois et les Fertoises à adresser un courrier à l’ARS* pour faire état de notre situation. L’union fait la force. Mon bonheur est de voir les gens heureux et en bonne santé » conclut-il.

*Agence régionale de Santé de Normandie, Espace Claude-Monet, 2, place Jean-Nouzille, CS 55 035, 14 050 Caen Cedex 4.

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