Il pilote le scooter prêté avec 2,16 g
Un habitant de Ger a comparu lundi devant la cour d’appel de Caen, pour contester sa condamnation à 6 mois de prison. Le 15 mai dernier, le tribunal d’Argentan l’a reconnu coupable de conduite en état d’ivresse, en récidive.
Le pilote a été contrôlé par les gendarmes, dans les rues de Lonlay-l’Abbaye (Orne). Au guidon de son scooter, l’homme de 47 ans ne semble alors pas vraiment dans son assiette. Et pour cause, le quadragénaire a visiblement bu quelques verres de trop. Il affiche en effet un taux d’alcool de 2,16 g par litre de sang.
« En plus, vous étiez au guidon d’un scooter prêté par une association de réinsertion », détaille le président de la cour. Présent à la barre, le quadragénaire fait profils bas. C’est la 4e fois qu’il se présente dans le prétoire. « A chaque fois, il a été question d’alcool », insiste le magistrat.
Pour l’avocat général, difficile de s’apitoyer sur le sort du prévenu. Déjà condamné trois fois, le quadragénaire « ne tient pas compte des avertissements de la justice ». Debout à quelques mètres, l’intéressé baisse la tête, penaud. Le magistrat requiert 4 mois de prison à son encontre et l’interdiction de conduire un véhicule pendant 9 mois.
L’avocat du prévenu, Dominique Le Pasteur, vient à son secours. Il rappelle à la cour que son client est surtout « malade de l’alcool ». La cure de désintoxication suivie il y a 6 mois à Cherbourg le prouve, « il fait tout pour s’en sortir ».
« Vous irez acheter votre pain à vélo »
Lui interdire de chevaucher un scooter serait « une punition terrible », insiste l’avocat. Le quadragénaire vit en pleine campagne, « à huit kilomètres de la boulangerie la plus proche »,
précise ce dernier. Après en avoir délibéré, la cour condamne le quadragénaire à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Il lui est également interdit de prendre le volant ou le guidon d’un engin motorisé pendant quatre mois. « Vous irez acheter votre pain à vélo, c’est bon pour la santé », tranche le président de la cour d’appel.