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Les producteur­s dénoncent « la fausse pénurie de beurre »

Les producteur­s ont mené une action devant le centre Leclerc pour « rétablir la vérité » auprès des consommate­urs, et discuté avec le directeur, Michael Gaultier.

- C.R.

Flers. « Producteur­s, consommate­urs, ne comptons plus pour du beurre ». Tel était le slogan de la FDSEA de l’Orne qui a mené plusieurs actions dans les supermarch­és du départemen­t, vendredi 3 novembre, au Leclerc de Flers, au Carrefour d’Alençon et à l’Intermarch­é d’Argentan.

À Flers, les producteur­s, placés à l’entrée du parking extérieur du centre Leclerc, sont venus vendre leur beurre à prix coûtant et « rétablir la vérité auprès des consommate­urs ».

« On a du stock »

« Nous voulons informer le consommate­ur sur cette psychose : il n’y a pas de pénurie de beurre, assure Eric Hatteville, responsabl­e lait auprès de la FDSEA de l’Orne. Il y a des stocks, et si les magasins se vident, c’est que les grandes surfaces ne sont pas assez généreuses et ne veulent pas accepter la hausse des prix. » Indiquant que le marché du beurre avait doublé en mois d’un an, « passant de 3 000,00 € la tonne à 6 000,00 € », le syndicat agricole pointe du doigt la guerre des prix que se livrent les industriel­s et les grandes surfaces : « Les supermarch­és veulent toujours le prix le plus bas ». « Le producteur de lait doit respecter les quotas qu’on lui impose, sinon il est pénalisé. Il faut arrêter de laisser sousentend­re qu’on n’a pas assez de stock : on ne nous permet pas de produire plus », ajoute un autre agriculteu­r.

Le directeur à leur rencontre

Le directeur du centre Leclerc, Michael Gaultier, est venu à la rencontre des producteur­s. Pendant plus d’une heure, ils ont débattu avec calme de la situation

actuelle. « Entre vous et nous, il y a l’industriel. Nous n’avons pas négocié, nous avons accepté deux hausses

consécutiv­es », a expliqué le directeur. « À combien ? », ont rétorqué les membres du syndicat, ce à quoi Michael Gaultier a assuré pouvoir leur communique­r prochainem­ent le prix des hausses. « Et comment on fait si on n’a pas de beurre à Noël ? », l’a interpellé Anne-Marie Denis, présidente de FDSEA de l’Orne. « On s’en passera, on a un peu de beurre de producteur­s locaux. La problémati­que, c’est qu’on commande du beurre et qu’on n’en reçoit pas », a répondu Michael Gaultier, qui considère en cela une pénurie. « Je serais curieuse de savoir à quel prix ils refusent de vous le vendre… ». « On n’a rien à cacher, ce sont peut-être les industriel­s qui ont peut-être plus de choses à cacher. »

Selon le directeur de l’hypermarch­é, tout ne peut pas être mis sur le dos des distribute­urs, la transforma­tion, le transport, la hausse du court mondial sont autant de facteurs à prendre en compte, ajoutant : « La consommati­on frénétique de la part des consommate­urs a déstabilis­é le marché, maintenant il faut les industriel­s arrivent à refabrique­r. »

À l’issue de cet échange, le syndicat agricole a reçu l’autorisati­on de vendre leur beurre à l’entrée du centre Leclerc.

« On a accepté deux hausses »

 ??  ?? À gauche, Eric Hatteville, responsabl­e lait auprès de la FDSEA de l’Orne, Michael Gaultier, directeur du centre Leclerc de Flers, et Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA 61. À droite, une passante venue acheter du lait aux producteur­s.
À gauche, Eric Hatteville, responsabl­e lait auprès de la FDSEA de l’Orne, Michael Gaultier, directeur du centre Leclerc de Flers, et Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA 61. À droite, une passante venue acheter du lait aux producteur­s.

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