Un travail titanesque avant de géolocaliser les tombes
En s’engageant dans le projet de géolocalisation des tombes des Morts pour la France dans le cimetière fertois, les responsables du Souvenir français étaient loin d’imaginer la tâche qui les attendait. Le président ornais Yves Duprez fait le point.
En mai 2016, dans le cadre d’une convention nationale avec l’Association des maires de France, le Souvenir français lançait l’application mobile MémoiredHomme servant à géolocaliser les tombes des Morts pour la France. Le cimetière communal du Plessis-Belleville dans l’Oise inaugurait ce système avec 7 premières tombes. Depuis, ce dispositif se développe peu à peu à travers l’Hexagone.
« Pour l’Orne, nous avons choisi La Ferté-Macé comme ville pilote pour deux raisons, explique le lieutenant-colonel Yves Duprez, délégué départemental du Souvenir français. D’une part, sa position géographique centrale ; d’autre part, et surtout, son dynamisme dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre avec plusieurs projets comme le circuit de la mémoire, la statue reconstituée du sculpteur Marcel Pierre ».
Autorisations et recherches
Les premiers contacts pris en juin 2016 ont abouti en mars 2017 à une délibération du conseil municipal autorisant le Souvenir français à entreprendre la géolocalisation des tombes des 58 hommes et 1 femme Morts pour la France et inhumés dans le cimetière communal. « Notre siège national a donné son accord pour le financement de cette action », note Yves Duprez.
En liaison avec les personnels de l’état civil et le responsable du cimetière, la Délégation départementale et le Comité de La Ferté-Macé, présidé par Chantal Miclard, ont entrepris un recensement systématique des tombes à géolocaliser. « Il a fallu faire ensuite des recherches d’informations, de documents, de photos. Ces recherches historiques s’avèrent beaucoup plus ardues que nous ne l’imaginions au départ, et prennent beaucoup de temps. Les appels par voie de presse n’ont apporté que peu de résultats. Et le manque de photos, en particulier pour les Poilus de 1914/1918 est très important ». Toutefois, Yves Duprez salue l’aide précieuse apportée par les élèves du lycée des Andaines en 2nde professionnelle menuiserie, agenceurs, construction bois et leurs professeurs « qui ont effectué les recherches concernant les 32 soldats du carré militaire ».
Avant de faire réaliser le travail informatique de géolocalisation par l’entreprise spécialisée, « il convient de rechercher les éventuels descendants de ces combattants disparus afin de solliciter leur accord pour que la tombe de leur parent soit
Un appel aux descendants
numérisée, note Yves Duprez [NDLR : voir liste ci-contre]. Nous recherchons aussi toutes personnes possédant des documents, lettres, articles de presse, photos concernant ces Morts pour la France de bien vouloir nous contacter et nous autoriser à numériser ces documents pour compléter nos recherches ».
Parallèlement à ces recherches, le Souvenir français va devoir également rénover certaines de ces sépultures. « Quand l’application sera en service, les tombes en question devront être présentables », estime le responsable. L’une d’elles pose problème : « Il s’agit de celle de Georgette Wartelle, décédée en juin 1945, quelques jours après son retour de déportation. Aujourd’hui, elle n’est pas reconnue Mort pour la France, ce qui nous empêche d’intervenir sur sa sépulture qui est en mauvais état. Nous allons donc faire une démarche auprès de l’ONAC* afin qu’elle puisse obtenir ce statut », conclut Yves Duprez.
On le voit, le travail est titanesque, mais les membres du Souvenir français sont motivés pour faire aboutir ce projet en 2018, année du Centenaire de l’Armistice de 14-18.
« Des tombes présentables »
*ONAC : Office national des anciens combattants