Les 6 sculptures de Marcel Pierre seront terminées en 2018
Le 10 novembre 2018, la Ville a prévu d’inaugurer le monument reconstitué du sculpteur fertois Marcel Pierre. Débutée en 1938, sa construction est restée inachevée. A un an de l’événement, où en est ce projet de restauration dédié aux Poilus ?
Ce samedi 11 novembre, comme partout en France, La Ferté-Macé organise des cérémonies pour commémorer le 99e anniversaire de l’Armistice de la Grande Guerre. Mais, dans un an, cette célébration prendra une toute autre dimension.
En effet, dans le cadre du Centenaire de l’Armistice, la Ville a entrepris de restaurer et reconstituer un monument du sculpteur Marcel Pierre (18971969), l’enfant du pays. Une oeuvre en pierre calcaire constituée de six statues de 2,5 à 3 tonnes : 5 Poilus et un Christ. Le projet a été lancé en 2013, quand les premières statues ont été découvertes dans le jardin de l’ancien FJT (foyer des jeunes travailleurs), rue d’Hautvie. « La maison avait appartenu à Marcel Pierre. C’est là, en 1938, qu’il a réalisé la commande pour une riche bagnolaise, rappelle Noëlle Poirier, 1re adjointe. Mais il ne lui livrera finalement que deux statues en 1939, qui seront ensuite installées dans le cimetière de Bagnoles ». Plus de 70 ans ont alors passé, « et c’est en trouvant une photo de la maquette du monument que Michel Louvel, historien local, a fait le lien ».
Si la Ville est maître-d’ouvrage, l’association Les amis de Marcel Pierre a vu le jour afin de suivre le dossier, avec Michel Rapeaud pour président. Evalué à 30 000 €, ce projet a reçu plusieurs aides : 3 800 € de la Mission du Centenaire, 5 000 €, du club des mécènes de la Fondation du patrimoine, « mais aussi 5 000 € de la Fédération ornaise du tourisme de randonnée, car ce monument fera partie d’un circuit de mémoire sur La Ferté, mais aussi à travers l’Orne où Marcel Pierre a réalisé de nombreux monuments, note Noëlle Poirier. Nous avons également le soutien de l’UNC, du Souvenir français ».
Aujourd’hui, il manque 6 600 € pour boucler le buddget. D’où la souscription lancée par l’association. « Après 14-18, tous les monuments ont été financés par souscription, et c’est cet état d’esprit que l’on souhaite conserver » confie l’élue. Une fois les six statues réunies sous un même toit, le chantier de restauration a pu commencer, avec les conseils muséographiques de Servanne Desmoulins, conservatrice des antiquités et objets d’art. La restauration a été confiée à Augustin Laforêt, conservateur restaurateur de sculpture, diplômé de l’ESBA de Tours. « Avec un Poilu qui sonne l’Armistice, ce monument entend délivrer un message de paix et d’espoir. On le considère comme une sculpture, plutôt qu’un monument aux morts. D’ailleurs, il n’y a pas de noms dessus, explique Noëlle Poirier. Marcel Pierre a été traumatisé par la Grande Guerre. A travers ce projet, nous souhaitons rendre un double hommage : aux Poilus, mais aussi au talent du sculpteur. Notre objectif est de reconstituer cette oeuvre en l’état, sans recréer les morceaux manquants. Par exemple, nous n’avons pas retrouvé les bras du Christ, il sera présenté tel quel ».
Ces derniers mois, Augustin Laforêt a entrepris les premières phases de nettoyage, de traitement de la pierre, de bouchages. Sur le site de l’association (marcelpierreblog.wordpress.com), il explique comment il compte restituer le clairon qui s’est dégradé au fil du temps. « Nous avons en projet d’organiser dans les semaines à venir des portes ouvertes afin que le restaurateur explique son travail au grand public » annonce Noëlle Poirier.
Souscription Restauration