Du foin bio pour cuisiner
Fermiers bio, Michel Chatel et Alain Delangle viennent de se lancer dans la commercialisation de petits sacs de foin pour parfumer volaille et viande. Une façon de valoriser un produit existant sur leur ferme.
Michel Chatel et Alain Delangle sont agriculteurs depuis 1988 reconvertis en bio en 1996. La cinquantaine tous les deux, ils se lancent un nouveau défi : la commercialisation de leur foin pour la cuisine. Ce projet est né d’une réflexion : « Nous sommes à une petite dizaine d’années de la retraite et les deux enfants de Michel sont intéressés pour nous rejoindre » confie Alain. « C’est une véritable opportunité à la condition de développer une activité pour préserver le modèle économique de notre ferme tout en permettant une transition harmonieuse entre les générations », expliquent-ils.
Un foin séché en grange
Sur leur ferme, Michel et Alain produisent du lait, des céréales et 400 tonnes de foin séché en grange après 48 h de pré-séchage au champ. Pour valoriser ce produit riche de graminées (ray-grass, fétuques, fléole, pâturin…), de légumineuses (trèfles et luzernes) et d’espèces qui poussent naturellement dans leurs prairies permanentes ou temporaires, ils décident de consacrer 1 à 2 tonnes à la vente pour l’alimentation des petits rongeurs et animaux de compagnie. Mais le conditionnement spécifique de 300 g est idéal aussi pour l’élaboration de recettes au foin.
« Ce foin est un excellent aromate »
Grâce à l’étiquette accrochée au sac, les cuisiniers débutants ou non pourront essayer l’une des deux recettes (lire ci-contre) testées par Murielle, l’épouse de Michel et Lise-Marie Delangle, une cousine d’Alain. « Ce foin est un excellent aromate. Les cuisiniers utilisaient les herbes de Provence, maintenant ils pourront parfumer leurs viandes mijotées, légumes en purée… ou encore leurs sirops ou gelées avec l’herbe de Normandie », soulignent les deux fermiers qui veulent à travers ces saveurs originales, provoquer des discussions autour de l’agriculture et l’alimentation : « Comment garder des prairies en Normandie » ; « Quelle différence entre ruminants nourris à l’herbe ou avec maïs et soja ? ; « Si demain nous devenons tous vegan : à quoi serviront les pâturages ? ».
Un investissement sans risque
L’exploitation a investi 5 000 € pour l’achat des sacs et la communication avec l’ouverture d’une page Facebook : https ://www.facebook.com/ fermiersbio et la création d’un site d’e-commerce au nom de « degustonfoin.fr » qui sera mis en ligne prochainement. Les sacs sont vendus aux alentours de 7,90 € dans les magasins spécialisés bio, commerces de proximité, épiceries fines, boucheries… dans un rayon proche pour le moment et à développer selon la demande.
Cherche partenariats
Histoire d’en faire tout un foin, Michel et Alain cherchent à mettre en place des partenariats avec des chefs, traiteurs ou autres acteurs de la gastronomie désirant s’associer à leur démarche. En contrepartie, ils s’engagent à valoriser leurs recettes sur l’étiquette et leurs outils de communication.