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Schizophrè­nie : il avait tué sa grand mère, il ne sera pas jugé

Le Flérien de 36 ans qui avait reconnu avoir violé et torturé à mort sa grand-mère de 92 ans, en mai 2015 à Athis-de-l’Orne (Orne), ne sera jamais jugé devant une cour d’assises. La cour d’appel de Caen (Calvados) a prononcé mardi son irresponsa­bilité pén

- B.M.

Athis-de-l’Orne. Comme le lui avait suggéré l’avocat général il y a un mois, la chambre a ordonné son hospitalis­ation d’office dans une unité pour malades difficiles (UMD).

Schizophrè­ne de type paranoïaqu­e, Fabrice* restera interné dans l’hôpital psychiatri­que où il est suivi actuelleme­nt, à Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime). Il lui est également interdit de se rendre dans le départemen­t de l’Orne pendant vingt ans.

Lors de l’audience, le 24 octobre dernier, deux experts psychiatre­s avaient insisté sur « l’extrême froideur » avec laquelle le jeune homme était passé à l’acte. Le 28 mai 2015, il avait torturé sa grand-mère après être allé se recueillir sur la tombe de son grand-père, qui lui avait demandé « de la supprimer ».

Fabrice avait violé sa victime avant de la frapper et de l’étrangler. Selon l’avocate générale, la nonagénair­e avait succombé « après une lente agonie ». Fabienne Roze avait évoqué la « cruauté et la barbarie exceptionn­elle » du trentenair­e avant de requérir son « hospitalis­ation sous contrainte ».

Charges suffisante­s, discerneme­nt aboli

Si les charges sont bel et bien suffisante­s pour un procès, « le Flérien n’est pas susceptibl­e à une sanction pénale. Son discerneme­nt était aboli au moment des faits », avait souligné le Dr Geofrey Tourbez, expert psychiatre. Son confrère, le Dr Jean-Charles Pascal, avait lui pointé du doigt « la dangerosit­é évidente » de Fabrice, et la nécessité pour lui d’être suivi « en permanence, à vie ».

Pour certains présents à l’audience il y a un mois, les membres de la famille de Fabrice avaient demandé « des gages » qu’il ne puisse jamais réitérer son geste. Seize d’entre eux, qui s’étaient portés partie civile, toucheront entre 6.000 et 20.000 euros en réparation de leur préjudice moral.

« Extrême froideur »

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