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Mort de Johnny : l’émotion

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 2017, une légende française s’est éteinte : à 74 ans, Johnny Halliday est allé rejoindre les étoiles.

- Michel Moriceau

Après bien des rumeurs, le jour tant redouté par les millions fans de l’idole des jeunes est arrivé ce mercredi 6 décembre, à 2 h 34 : un cancer du poumon a eu raison du « Tôlier » qui s’est endormi à jamais auprès des siens, à Marnes-la-Coquette. L’interprète du générique des Chevaliers du Ciel en 1967, s’est envolé à jamais.

50 ans après le King Elvis, c’est un autre monument du rock qui vient donc de partir, plongeant tout un pays dans la tristesse. On peut l’avoir aimé ou non, mais le palmarès de cette star française ne peut laisser indifféren­t : près de 60 ans de carrière, plus de 1 000 chansons enregistré­es dont environ 200 tubes, 40 disques d’or, 3 de diamant et 22 de platine, 10 Victoires de la musique, 183 tournées et près de 30 millions de spectateur­s. Johnny Halliday, c’était aussi l’acteur, avec 35 films tournés, notamment avec Godard et Costa-Gavras, mais également le héros de la série télévisée David Lansky.

Né le 15 juin 1943 à Paris, Johnny aura marqué de son talent le XXe siècle et le début du XXIe, et accompagné plusieurs génération­s. Chacune de ses chansons est un pan de nos vies. D’où l’immense émotion ressentie ce mercredi matin, à l’annonce de sa mort. « Je l’ai appris à 7 h sur RTL, et j’ai pleuré » avoue au téléphone, Jean-Daniel Courtonne, président de Bagnoles Sixties, avec encore des sanglots dans la voix. « Johnny, c’est toute une vie, un mec extraordin­aire. Il nous a accompagné­s depuis les années 60, avec toujours le même enthousias­me. C’était un produit d’Elvis. Je l’ai vu 25 fois sur scène ».

En juin dernier, cet habitant de La Ferté-Macé était à Bercy à Paris pour le spectacle des Vieilles canailles avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. « J’y suis allé deux fois. Johnny chantait souvent assis, mais, malgré sa maladie, il avait toujours la patate, avec une voix exceptionn­elle ». Avec émotion et nostalgie, JeanDaniel Courtonne se souvient de sa première rencontre avec son idole. « C’était en 1963, Johnny faisait alors son service militaire. Je suis allé assister à un concert de Sylvie Vartan au casino de Deauville. En revenant à pied à mon hôtel, j’étais accompagné d’Eddy Vartan, son frère. Il m’a proposé : ça te dirait d’aller voir Sylvie et Johnny ? Et comment ! ».

Autre réaction et témoignage : Manuela Chevalier, une Bagnolaise bien connue sur la région, professeur de chant et intermitte­nte du spectacle. « C’est une très grande perte pour la France, nous perdons notre rocker au grand coeur et surtout un monument de la chanson française qui va rentrer dans la légende, confie-telle. Je suis triste comme tout le monde d’apprendre cette nouvelle au petit matin, on n’aimait ou on n’aimait pas Johnny, mais il y a une chose qu’on ne pouvait nier : c’était un grand artiste qui a su traverser toutes les époques, et ceux-là ils sont très rares ! ».

Si elle n’a personnell­ement jamais vu Johnny sur scène « j’éprouve ce matin un véritable regret de ne pas l’avoir fait, je devais penser inconsciem­ment qu’il était immortel ». Dans le répertoire de chanson française qu’elle reprend sur scène avec son mari Stéphane, « il y a toujours quelque part des chansons de Johnny depuis nos débuts en 1998. Elles sont intemporel­les et n’ont pas pris aucune une ride telles que : Sang pour Sang, Oh Marie, Quelque chose de Tenessee, Que je t’aime ou bien encore Ma gueule, que je me plaisais à chanter dans certaines soirées bien festives ». Cette professeur­e de chant cherchait un nouveau thème de spectacle pour ses élèves en fin d’année. « Je crois qu’il est trouvé : Johnny Halliday, la Légende. Quant à notre duo, nous allons bien sûr reprendre une partie de ses chansons, toujours et encore et inlassable­ment ».

« C’est toute une vie » « Une grande perte pour la France »

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De Jean-Philippe Smet à Johnny Halliday.
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Johnny à Flers en 1962.

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