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Les limites des pratiques éducatives d’une assistante maternelle

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Mardi 5 décembre, le tribunal correction­nel d’Argentan a prononcé une peine de deux mois d’emprisonne­ment intégralem­ent assortie du sursis à l’encontre d’une assistante maternelle de Domfront-en-Poiraie.

Septembre 2016, une femme dépose plainte auprès des services de gendarmeri­e. Elle explique qu’elle a recours pour la garde de ses deux enfants à une nourrice agréée. Au mois d’août de cette même année, la petite fille rapporte à sa maman qu’elle reçoit des fessées de la nounou. La petite ajoute que la nourrice donne des bonbons aux enfants lorsqu’ils sont propres et lorsqu’ils ne l’étaient pas, elle mangeait ces bonbons devant eux. Deux de ses enfants sont entendus par les gendarmes et leurs déclaratio­ns vont dans le même sens. Ils ajoutent même que leur mère se servait de leur gros chien pour faire peur aux enfants lorsqu’ils ne voulaient pas manger. Elle approchait le chien près de leur chaise. Il lui arrivait même qu’elle les gifle. Pour eux, leur mère n’aime pas les enfants. Ils ont eux-mêmes subi cette maltraitan­ce à l’exception de leur petite soeur qui, elle, affirme qu’il s’agit de mensonges. Elle ne s’entend d’ailleurs pas avec son frère et sa soeur. Des parents se sont également plaints des manières de cette nourrice.

« Je n’ai jamais frappé les enfants »

Présente à la barre la prévenue conteste les faits. « Je n’ai jamais frappé les enfants ». « Madame, quatre enfants déclarent avoir été victimes de vos manières éducatives, qu’en pensez-vous ? » demande la présidente. « Je ne sais pas, ils ont peut-être été montés contre moi ». Qu’elle est aujourd’hui votre situation profession­nelle ? Interroge la présidente. « J’ai fait l’objet d’un retrait d’agrément à titre provisoire mais je n’ai rien fait pour le récupérer, je ne veux plus faire ce métier, c’est trop dur. Je m’oriente vers une autre profession ».

L’avocate de la partie civile relève le côté inquiétant de cette affaire puisque d’autres enfants, gardés à des périodes différente­s, rapportent les mêmes pratiques éducatives. « Ce qui m’inquiète, c’est que pour cette nourrice cela semble normal. Ce qui est important pour mes clients, c’est que cette nourrice n’ait plus la garde d’autres enfants ».

Le ministère public souligne le caractère délicat de cette affaire. Cette manière d’éduquer les enfants décrit l’atmosphère. Néanmoins, le peu d’éléments recueillis ne permet pas de poursuivre au-delà cette affaire et entrer en voie de condamnati­on.

L’avocate de la prévenue s’étonne : « Tout le monde trouve les choses normales pendant des années et là, d’un seul coup, tout éclate, rien ne va plus ». Elle demande la relaxe de sa cliente ou si le tribunal devait entrer en voie de condamnati­on de tenir compte de sa situation.

Après en avoir délibéré le tribunal reconnaît la prévenue coupable des faits et prononce une peine de deux mois d’emprisonne­ment intégralem­ent assortie du sursis et à verser la somme de 400 € à la partie civile au titre des dommages et intérêt.

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