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Le combat de Ludovic, sous curatelle, pour être remboursé

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Ludovic Mercier a été placé sous curatelle renforcée en 2012. Le juge des tutelles a désigné l’UDAF comme curatrice pour la gestion de ses comptes. Il dénonce aujourd’hui « une mauvaise gestion depuis le début » et lui réclame les frais d’huissier. De son côté, l’UDAF explique que ce remboursem­ent est en cours de chiffrage.

« Voilà le bilan de cinq ans de curatelle ». Ludovic Mercier, habitant de Tinchebray de 47 ans, a été placé sous curatelle renforcée en 2012. « J’ai été vingt-sept ans alcoolique. Avant de me faire soigner, nous avons décidé avec mes proches et mon psychiatre de me placer sous curatelle ». L’Union nationale des affaires familiales d’Alençon, l’UDAF, a donc été mandatée comme curatrice pour la gestion des comptes bancaires de Ludovic Mercier. « J’avais de l’argent de poche sur ma carte bancaire, mais je ne pouvais pas visualiser mon compte ni gérer mes dépenses, je rémunère l’UDAF 60 € par mois pour qu’ils gèrent tout de A à Z », explique l’intéressé.

De 2013 à 2017

« En 2013, ma mère est obligée de payer un huissier, environ 160 €, car des traites de mon petit emprunt, 80 € mensuel, n’ont pas été payées », raconte Ludovic Mercier. La même année, ce dernier est hospitalis­é après avoir chuté dans son escalier. « Je m’aperçois sur mon relevé de compte que 1 159 € m’ont été prélevés pour payer les frais d’hospitalis­ation car ma mutuelle n’a pas été payée et que l’agence m’a changé de mutuelle sans me consulter ».

En 2014, le Tinchebray­en explique avoir subi une coupure d’eau pour une facture d’eau impayée. « Je n’ai pas eu d’eau pendant trois jours, je devais aller en chercher chez ma mère qui habite à 300 mètres. En août, c’est mon téléphone qui a été coupé pour facture impayée », se souvient-il.

Dernier épisode en date d’après Ludovic Mercier, le 3 octobre dernier, « la goutte d’eau ». « Une mandatrice de justice est venue chez moi avec une dénonciati­on de saisie d’attributio­n de 1 027 € car les dernières mensualité­s de mon emprunt d’environ 240 € n’ont pas été payées. Sur mon relevé de compte datant du 26 octobre, une somme de 890 € a été prélevée par l’huissier de justice. Il ne pouvait pas prendre plus puisque la totalité de mon compte a été vidée. »

« Je ne comprends pas pourquoi on me saisit mon compte alors que je suis sous curatelle renforcée, je réclame donc la totalité des sommes qui me sont dûes et sans frais », appelle Ludovic Mercier, indiquant avoir du mal à joindre les deux bouts malgré son emploi à temps partiel, compte tenu de son invalidité, à la chocolater­ie de Tinchebray. « En novembre, ma mère a dû payer mon électricit­é et m’acheter à manger, sans elle je ne m’en serais pas sorti », ajoute-t-il.

Réclamatio­n des sommes

Ludovic Mercier dit avoir reçu un courrier de la part de l’UDAF, il y a un mois, lui indiquant qu’il recevrait une partie de remboursem­ent de l’huissier. « Mais toujours rien. J’ai aussi écrit au juge des tutelles, sans réponse de sa part ». Depuis le mois de novembre, Ludovic Mercier est passé en curatelle simple, il a donc le droit de gérer ses comptes. « J’ai reçu la taxe d’habitation et deux mois d’impayés de facture de téléphone, je dois aussi finir de payer ma voiture, mais mon compte est vidé. Je recommence à zéro. Il y a eu une mauvaise gestion depuis le début, après cinq ans de curatelle, c’est une honte. Je suis complèteme­nt démuni et atteint psychologi­quement », témoigne-t-il, ajoutant avoir augmenté son traitement d’antidépres­seurs en raison de la situation. « Je vais aller voir une assistante sociale pour réclamer les sommes qui me sont dues ».

La réponse de l’UDAF

Contacté, l’UDAF explique que s’il y a eu des manquement­s, des mesures seront prises. « Son dossier est en cours, nous sommes dans une phase de chiffrage précis du remboursem­ent et nous lui répondrons en temps et en heure. On suit l’affaire comme il se doit et on est en train de s’en occuper, on lui répond, on lui envoie des courriers et le juge des tutelles contrôle », a expliqué Gaëtan Ferthaux, directeur de l’UDAF à Alençon, indiquant ne pas pouvoir s’exprimer davantage compte tenu du secret profession­nel et de la déontologi­e qui s’imposent.

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Ludovic Mercier était placé sous curatelle renforcée depuis 2012. Il est sous curatelle simple depuis novembre dernier.

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