Rencontres avec Guillaume Martin : la tête et les jambes
Les 24 et 25 novembre, le jeune Ornais Guillaume Martin est intervenu au lycée des Andaines et à la médiathèque. Il a parlé cyclisme, mais pas uniquement…
Avec déja un beau palmarès dans le cyclisme professionnel, Guillaume Martin, 24 ans, évolue aujourd’hui dans l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert. Il s’est présenté aux élèves du lycée des Andaines, et à leurs professeurs Pascal Georget (philosophie) et Pierre-Alexis Potier (EPS). « Je suis né à Paris en 1993, j’ai grandi dans l’Orne au lieu-dit la Boderie à SteHonorine la Chardonne. Je suis revenu dans ma maison natale et je m’entraîne surtout en Suisse Normande ». Arrivé 23e du Tour de France 2017, il a 5 victoires à son actif cette saison.
Côté études, après le collège d’Athis, il a intégré le Sports-Etudes du lycée SaintThomas-d’Aquin de Flers où il a obtenu son bac littéraire avec mention très bien et un 20 sur 20 en sport. Il a fait ensuite des études en philo à Rennes, puis Nantes. Voilà 3 ans, il a terminé son mémoire de master 2 intitulé : Le sport moderne : une mise en application de la philosophie nietzschéenne ?. En effet, Guillaume Martin « fréquente » Nietzsche depuis ses 16 ans et s’amuse à dire « Soit je pédale, soit j’écris ». Il prépare un roman-essai chez Grasset qui mettra Platon et Socrate en selle. Puis une pièce de théâtre Platon vs platoche mise en scène par Marie Guyonnet, et jouée par la compagnie du théâtre de La Boderie. Elle raconte l’histoire comique et romancée du grand philosophe antique Platon, tiraillé entre une vie faite de spéculation intellectuelle et son désir d’action. La pièce sera préparée et jouée devant les élèves du lycée au printemps et le 17 avril devant le public à la salle polyvalente du lycée.
Platon en scène
« Je suis arrivé à manier le guidon et la philosophie car qu’il faut faire ce qu’on aime et le faire jusqu’au bout, et ça devient alors plus facile ! ». Sa devise n’est pas celle de Pierre de Coubertin pour qui « L’important, c’est de participer », mais bien « L’important, c’est de gagner ». Il a su transmettre aux élèves son enthousiasme et son envie de réussir car quelquefois il faut s’accrocher à son guidon comme dans ses livres.
Le lendemain, Guillaume Martin s’est présenté de la même façon à la médiathèque avec Pascal Georget et la responsable Marie-Liesse Guenerie. Il a répondu aux questions des spectateurs, principalement sur le vélo. Parmi eux, de grands amateurs de la petite reine, qui ont vraiment apprécié la gentillesse et sa simplicité du jeune sportif. Guillaume Martin s’amuse de l’intrigue de la pièce qui se prépare : « C’est basé sur une histoire vraie. On verra que Platon s’accommode mal de sa position d’intellectuel solitaire, perché sur ses nuages. Comme il le laisse supposer dans certains écrits, il aurait probablement voulu être un homme politique renommé, un artiste de génie, ou un grand sportif ! ». Dans le cadre du 40e anniversaire du jumelage Flers-Poundou, une soirée sur le Burkina Faso était organisée.
La présidente Françoise Mulot a présenté le film Bayiri, La Patrie, de Pierre Yameogo, qui raconte la position instable des migrants, les souffrances des civils en temps de guerre et les conditions difficiles d’existence dans les camps de réfugiés, avec des femmes violées ayant des enfants non désirés. Ainsi, 300 000 migrants de nationalité ou d’origine burkinabée qui avaient fui la Côte d’Ivoire, victimes de la xénophobie, se sont retrouvés dans des camps comme celui de Bayiri.
Françoise Mulot a parlé des actions de son association depuis 1976, pour aider le village de Poundou au Burkina Faso. Un premier voyage en 1983 a permis de renforcer les liens et d’élaborer des projets pour améliorer les conditions de la population dans différents domaines : éducation, santé, hygiène, vie culturelle, activités agricoles. Elle a ensuite donné la parole au groupe La Cimade d’Alençon, représenté par Anne Ribstein, qui apporte de l’aide à tous les migrants dans leurs démarches administratives et juridiques et en particulier des ados qui n’ont jamais connus l’école.