Source permet d’aider les personnes confrontées au mal-être
Vendredi 8 décembre, l’association Source organise une rencontre, de 15 h 30 à 17 h 30, pour accompagner les personnes en situation de mal-être. Quel est le rôle de Source ? Quel est le but de cette manifestation ? Entretien avec Maryvonne Olivier, présid
En quoi consiste l’après-midi d’accompagnement des personnes en situation de mal-être ?
Tout d’abord, une précision : nous ne sommes ni psychologues, ni médecins, et n’avons aucunement l’intention de nous substituer à eux. Toutefois, pour bon nombre de personnes en situation de mal-être quelle qu’elle soit, il n’est pas toujours facile d’accepter que l’on ne va pas bien, en allant directement chez le médecin ou le psychologue par exemple. C’est pourtant le premier pas de la guérison. C’est là que nous intervenons. Nous aidons les personnes en situation de mal-être en intermédiaire, c’est-à-dire avant qu’elle ne se confie à un spécialiste. Comment se passent ces après-midi d’aide ?
Nous discutons tout simplement avec les personnes, nous écoutons leurs problèmes. Nous sommes spécifiquement formés par des organismes gravitant autour de l’Agence régionale de santé, pour effectuer un accompagnement de qualité, adapté, une écoute efficace. Les services de santé admettent qu’ils ne peuvent tout gérer, et qu’il est donc bon d’avoir des associations sur lesquelles se reposer pour s’occuper de plus de cas. C’est la raison d’être de Source. C’est encore plus vrai en Mayenne où les problèmes de mal-être, qui conduisent parfois, malheureusement, au suicide, sont plus importants que dans d’autres départements.
La Mayenne serait plus touchée ?
Oui, le département est un peu plus touché que la moyenne nationale. C’est comme en Sarthe. Il faut savoir qu’il y a, dans notre département, trois fois plus de tués par suicide que par les accidents de la route. Il y en a 60 ou 70 par an.
Pourquoi ?
Il y a n’y a pas une explication, mais plusieurs. Les suicides ou situation de mal-être découlent surtout de problèmes personnels, uniques à chacun.
Quels sont-ils ?
Les problèmes au travail reviennent souvent, les phénomènes de burn-out, par exemple. Il peut aussi s’agir de maladies, séparation, divorce, garde non obtenue d’enfants, à l’adolescence. Tous les âges sont touchés : l’âge médian, à la retraite, ou même en Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Certains disent que la société d’aujourd’hui favoriserait le mal-être.
Toutes les époques sont difficiles, mais en ce qui concerne la période actuelle, on peut quand même citer la dictature du bonheur. En effet, nous vivons dans une société avec une idée ambiante : celle de ne pas avoir le droit d’être malheureux. Du coup, quand on l’est, on se tait, on se dit que c’est nous qui sommes anormaux, et cela peut être très néfaste.
Aidez-vous seulement les personnes qui ne se sentent pas bien ? Ou aidez vous aussi celles et ceux qui ont à faire face à un cas de suicide parmi leurs proches ?
Les deux. Nous aidons aussi énormément les personnes dans la seconde situation. Un suicide déclenche souvent des situations compliquées, psychologiquement parlant, à gérer, dans l’entourage de la personne qui s’est suicidée, car beaucoup se sentent coupables. C’est très particulier. De plus, auprès des proches de la personne décédée, il peut aussi y avoir des regards de jugement.
Certains disent qu’on ne peut rien face au suicide. Comment vous positionnez-vous par rapport à ça ?
Il s’agit de l’une des idées reçues que nous combattons, l’une des plus répandues. Mais elle est fausse. Bien sûr que l’on peut lutter contre le suicide et le mal-être ! On se rend compte que ce qui fait mal, en définitive, c’est la solitude. L’an dernier, en préparant le spectacle qui avait ce thème pour sujet, Après la pluie, c’est ce qui en est ressorti, à tous les âges de la vie.
Comment réagissent les gens par rapport à l’activité de Source ?
Source existe depuis 2002. A tous les moments, nous sommes toujours très bien accueillis, lorsque nous collons des affiches, annonçons des conférences, ou des animations comme celle de vendredi prochain. C’est le signe que les personnes ont conscience de la gravité du problème, et que si c’est un sujet souvent tabou, il mérite d’être traité, et d’en parler.
S’occuper de plus de cas