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Attentats : les secours s’exercent

Un bilan lourd mercredi 13 décembre au lycée des Andaines. Mais que chacun se rassure : il s’agissait du scénario d’un exercice de sécurité civile anti-terroriste qui a mobilisé 150 personnes durant tout l’après-midi.

- Michel Moriceau

Quartier bouclé, gendarmes armés jusqu’aux dents, va-etvient incessant d’ambulances, sirènes : la semaine dernière, plus d’un passant a dû s’étonner de l’agitation qui a régné mercredi après-midi autour du lycée des Andaines. Il s’agissait d’un exercice de déclenchem­ent du plan ORSEC (Organisati­on de la Réponse de SEcurité) et du dispositif NOVI (nombreuses victimes) suite à l’intrusion de terroriste­s dans l’établissem­ent scolaire.

Il est 14 h 40 quand trois individus armés s’introduise­nt dans le lycée, au niveau du bâtiment de l’internat, et commencent à tirer. Quelques élèves arrivent à se faufiler et à prévenir l’administra­tion. L’alarme intrusion est alors déclenchée et l’alerte est donnée auprès de la gendarmeri­e. « Ce scénario a été élaboré en lien avec le proviseur et l’Education nationale, explique le lieutenant-colonel Pierre Baillargea­t, commandant du groupement de gendarmeri­e de l’Orne, qui dirige les opérations. Sous le pilotage de la préfecture, le but est de tester la réactivité des personnes présentes dans le lycée, mais aussi des différents services comme le SDIS*, le SAMU*, la gendarmeri­e, la police, les associatio­ns de secours aux victimes. L’objectif étant également de travailler à la coordinati­on de leur action ».

Alors qu’un périmètre de sécurité est établi, le GIGN est appelé. En attendant, pas moins de 82 gendarmes et policiers sont déployés sur le terrain, mais aussi une cinquantai­ne de pompiers, 15 urgentiste­s, des membres de la Croix-rouge, de la Protection civile. Les hôpitaux du secteur sont également mobilisés. Le maire, Jacques Dalmont et le procureur d’Argentan Hugues de Phily se rendent sur place. Alors qu’un poste médical avancé est établi au gymnase, le poste de commandeme­nt est installé dans les ateliers bois du lycée. Il est en lien constant avec le centre opérationn­al départemen­tal basé à la préfecture. « C’est le directeur du cabinet de Mme le Préfet qui coordonne la cellule de crise avec tous les responsabl­es, explique Annie Biard, chef du service interminis­tériel de défense et protection civile. Il s’agit de faire remonter les infos du terrain, d’avoir une traçabilit­é de cet exercice, pour faire ensuite le bilan ».

« Dans un premier temps, il s’agit de déterminer les motivation­s exactes des individus, et ici, il n’y a aucun doute sur le caractère terroriste de cette intrusion, note le procureur. En situation réelle, il me faudrait alors contacter le parquet anti-terroriste à Paris ».

Vers 16 h 50, alors que la nuit commence à tomber, l’assaut final est donné, tandis que les victimes physiques ou psychologi­ques sont prises en charge. Reste alors à les identifier. Vers 18 h, l’heure est à un premier debriefing avec le bilan annoncé par le procureur : les trois terroriste­s neutralisé­s (morts) ; un élève soupçonné de complicité, interpellé ; deux gendarmes tués et deux pompiers blessés ; et parmi les civils, une victime en urgence absolue, 14 blessés plus légers.

Le proviseur Jean-Pascal Bougon a salué les 85 élèves volontaire­s et les enseignant­s, le personnel « qui ont eu les bonnes réactions en choisissan­t le confinemen­t » comme le préconise le PPMS (plan particulie­r de mise en sûreté) pour ce genre d’événement.

Des moyens

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 ??  ?? 1. Les forces de l’ordre ont cerné l’établissem­ent. 2. Des élèves volontaire­s ont simulé des blessés. 3. Secours et forces de l’ordre main dans la main.
1. Les forces de l’ordre ont cerné l’établissem­ent. 2. Des élèves volontaire­s ont simulé des blessés. 3. Secours et forces de l’ordre main dans la main.
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Des forces de gendarmeri­e positionné­es à l’entrée.

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