Attentats : les secours s’exercent
Un bilan lourd mercredi 13 décembre au lycée des Andaines. Mais que chacun se rassure : il s’agissait du scénario d’un exercice de sécurité civile anti-terroriste qui a mobilisé 150 personnes durant tout l’après-midi.
Quartier bouclé, gendarmes armés jusqu’aux dents, va-etvient incessant d’ambulances, sirènes : la semaine dernière, plus d’un passant a dû s’étonner de l’agitation qui a régné mercredi après-midi autour du lycée des Andaines. Il s’agissait d’un exercice de déclenchement du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de SEcurité) et du dispositif NOVI (nombreuses victimes) suite à l’intrusion de terroristes dans l’établissement scolaire.
Il est 14 h 40 quand trois individus armés s’introduisent dans le lycée, au niveau du bâtiment de l’internat, et commencent à tirer. Quelques élèves arrivent à se faufiler et à prévenir l’administration. L’alarme intrusion est alors déclenchée et l’alerte est donnée auprès de la gendarmerie. « Ce scénario a été élaboré en lien avec le proviseur et l’Education nationale, explique le lieutenant-colonel Pierre Baillargeat, commandant du groupement de gendarmerie de l’Orne, qui dirige les opérations. Sous le pilotage de la préfecture, le but est de tester la réactivité des personnes présentes dans le lycée, mais aussi des différents services comme le SDIS*, le SAMU*, la gendarmerie, la police, les associations de secours aux victimes. L’objectif étant également de travailler à la coordination de leur action ».
Alors qu’un périmètre de sécurité est établi, le GIGN est appelé. En attendant, pas moins de 82 gendarmes et policiers sont déployés sur le terrain, mais aussi une cinquantaine de pompiers, 15 urgentistes, des membres de la Croix-rouge, de la Protection civile. Les hôpitaux du secteur sont également mobilisés. Le maire, Jacques Dalmont et le procureur d’Argentan Hugues de Phily se rendent sur place. Alors qu’un poste médical avancé est établi au gymnase, le poste de commandement est installé dans les ateliers bois du lycée. Il est en lien constant avec le centre opérationnal départemental basé à la préfecture. « C’est le directeur du cabinet de Mme le Préfet qui coordonne la cellule de crise avec tous les responsables, explique Annie Biard, chef du service interministériel de défense et protection civile. Il s’agit de faire remonter les infos du terrain, d’avoir une traçabilité de cet exercice, pour faire ensuite le bilan ».
« Dans un premier temps, il s’agit de déterminer les motivations exactes des individus, et ici, il n’y a aucun doute sur le caractère terroriste de cette intrusion, note le procureur. En situation réelle, il me faudrait alors contacter le parquet anti-terroriste à Paris ».
Vers 16 h 50, alors que la nuit commence à tomber, l’assaut final est donné, tandis que les victimes physiques ou psychologiques sont prises en charge. Reste alors à les identifier. Vers 18 h, l’heure est à un premier debriefing avec le bilan annoncé par le procureur : les trois terroristes neutralisés (morts) ; un élève soupçonné de complicité, interpellé ; deux gendarmes tués et deux pompiers blessés ; et parmi les civils, une victime en urgence absolue, 14 blessés plus légers.
Le proviseur Jean-Pascal Bougon a salué les 85 élèves volontaires et les enseignants, le personnel « qui ont eu les bonnes réactions en choisissant le confinement » comme le préconise le PPMS (plan particulier de mise en sûreté) pour ce genre d’événement.
Des moyens