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Terrains de foot, gymnase : la commune ne veut pas payer seule

- B.M.

La commune de Carrouges (Orne) a assigné mardi la Communauté de communes du Pays fertois et du Bocage carrougien devant le juge des référés à Caen. La municipali­té reproche à la collectivi­té d’avoir décidé de lui restituer la charge et l’entretien d’équipement­s sportifs et culturels.

Pour la commune, pas question d’assumer seule l’entretien de ses terrains de foot ou la facture de chauffage de sa salle polyvalent­e.

Le village l’assure : ces équipement­s sont communauta­ires, et ils doivent le rester. Seulement, le 25 septembre dernier, la communauté de communes en a décidé autrement.

Les élus ont acté, à l’unanimité, leur retour dans le giron de municipali­té. Et pour cause, « ils ne sont utilisés que par les habitants de Carrouges », observe le président de la Communauté de communes, Daniel Miette. Présent à l’audience, le maire de Magny-le-Désert ne veut plus sortir le chéquier pour sa voisine. « Le coût de leur entretien est assuré à 70 % par les autres communes. Pour Carrouges, c’est pratique. Seulement, ce n’est pas logique », tranche l’élu.

Terrain de foot mais pas la piscine ?

À quelques mètres, l’avocat de Carrouges conteste l’argument. La collectivi­té aurait tranché arbitraire­ment, sans détailler précisémen­t les critères qui l’ont amené à prendre cette décision. « Un terrain de foot n’a pas d’intérêt communauta­ire, mais la piscine de La FertéMacé, si. Sur quelle base ? », s’interroge Gregory Villemont.

Surtout, l’avocat critique une décision prise « sans aucune concertati­on » qui aura de sérieuses conséquenc­es sur les finances de la commune. En restituant la salle polyvalent­e, la communauté de communes s’est également débarrassé­e d’un emprunt bancaire en lien avec l’équipement. « Il reste quand même 21 000 euros à payer. La banque a déjà été avisée de faire suivre ses demandes de remboursem­ent à la municipali­té », constate Gregory Villemont.

Coûts supplément­aires de 52 000 €

L’avocat l’affirme, la commune a été prise de court. Elle n’a pas pu anticiper ces coûts supplément­aires, dont le total est évalué à 52 000 euros. « C’est une hausse de 12 % des dépenses de fonctionne­ment », résume le conseil. Un argument que conteste la communauté de communes, par la voix de son avocat. Ces restitutio­ns ont fait l’objet « de neuf réunions », constate Arnaud Debuys. Surtout, l’avocat doute « que ces difficulté­s financière­s soient réellement insurmonta­bles » pour la commune.

En délibéré

Carrouges devra-t-elle assumer seule l’entretien de ses équipement­s ? Le juge des référés du tribunal administra­tif a mis sa décision en délibéré. Il rendra son ordonnance dans les prochains jours.

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