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Face à la pénurie de médecins : trois solutions locales présentées

- MM

Lundi soir, la réunion publique qui précédait le conseil municipal a attiré la foule. Il faut dire que le sujet était vital : quelles solutions face à la désertific­ation médicale ?

Comme il fallait s’y attendre, cette réunion, programmée pour 30 minutes, a finalement duré une heure. Mais le sujet en valait la peine. Alors que la population s’interroge (à juste titre) et que des rumeurs circulent, les élus, et particuliè­rement le maire Jacques Dalmont, ont souhaité faire le point. « En 2017, on a travaillé localement pour mettre tous les partenaire­s autour de la table et trouver des solutions, a expliqué le premier édile. Malgré la hausse du numerus clausus, la situation continue à s’aggraver. Et on sait qu’aujourd’hui, les médecins ne sont plus corvéables à merci, jour et nuit, comme par le passé. Au 1er janvier dernier, on avait 18 médecins sur le Bocage Sud et ils ne seront plus que 8 ou 9 début 2018, dont 3 de plus de 65 ans. ».

Pour faire taire les rumeurs comme quoi les loyers du Pôle santé fertois seraient dissuasifs pour les jeunes médecins, Noëlle Poirier a donné les chiffres qui oscillent autour de 600 € (loyer + charges). « Nous sommes dans la moyenne par rapport à d’autres villes. Nous sommes tous dans le même état d’esprit avec le souhait de remplir notre pôle » a observé le 1er adjoint.

Consultati­ons au CHIC

Suite à des discussion­s avec l’ARS (agence régionale de santé), l’Ordre des médecins et le Centre hospitalie­r des Andaines, le maire a présenté trois pistes à l’étude. « Celle qui pourrait se mettre en place dès janvier prochain serait la création d’un point de consultati­on de médecine générale à l’hôpital avec des médecins hospitalie­rs salariés ». Deux autres ont été évoquées sans précision de date : un poste d’infirmière intervenan­t au Pôle santé en soutien aux médecins pour les décharger de certains actes ; des médecins en temps partagé entre l’hôpital et le pôle santé, déchargés de la partie administra­tive.

« On est en train d’étudier l’impact financier de ces propositio­ns, mais le fait d’être au pied du mur fait bouger les choses » a noté Jacques Dalmont. Ainsi, alors que certains habitants s’inquiètent du nonrembour­sement des soins faute de médecin référent, le maire a confié que les choses étaient en train d’évoluer du côté de la CPAM du fait de cette situation de pénurie.

Mobilisati­on

Les échanges qui ont suivi avec le public ont permis de mettre en évidence les initiative­s locales : pétition, courriers adressés à l’ARS, au Président de la République. Un intervenan­t a suggéré de solliciter Joaquim Pueyo, député de la circonscri­ption, pour qu’il intervienn­e au niveau législatif. « La santé n’est pas un luxe et nous sommes tous concernés » a-t-il insisté. Un Fertois, médecin dans une autre ville, estime également que « la vision ne doit pas être que locale, mais aussi nationale. Même avec un loyer gratuit, les jeunes médecins ne viendront pas ».

Et quand l’attractivi­té de la ville a été remise en cause, José Collado a appelé les Fertois «à en parler positiveme­nt, ainsi que de ses équipement­s qui sont à la hauteur ». « A La Ferté, les médecins peuvent s’appuyer sur un laboratoir­e, un hôpital. Ma porte est grande ouverte à ceux qui veulent s’installer » a conclu le maire.

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De nombreux habitants et élus ont pris part aux débats.

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