Médecins retraités en renfort
Des consultations assurées par des médecins généralistes retraités volontaires : c’est ce qui sera proposé à partir du 15 janvier, à l’hôpital de La Ferté-Macé, afin de faire face à la pénurie croissante de praticiens libéraux en ville et dans les environ
Pays Fertois. Depuis le début janvier, La Ferté-Macé ne compte plus que deux médecins généralistes : l’un au Pôle santé, construit par la commune ; l’autre, installé dans un cabinet en ville. Une situation catastrophique pour une ville de 6 000 habitants. D’autant que le bassin de vie, qui comprend le Pays d’Andaine, n’est pas mieux loti.
A l’origine de cette pénurie : de nombreux départs à la retraite, qui ne sont pas compensés par l’arrivée de jeunes médecins. Un contexte local qui n’est toutefois pas isolé et qui se répète aujourd’hui à travers toute la France, en milieu rural. Alors que le gouvernement prône la multiplication des maisons de santé et le développement de la consultation à distance grâce aux nouvelles technologies, sur le terrain, il y a urgence.
Des médecins salariés de l’hôpital
En 2017, alors que le « chaos » approchait à grands pas, et que la grogne grandissait dans la population, des rencontres de concertation et de réflexion se sont multipliées à La FertéMacé. « Elles ont réuni tous les acteurs : élus locaux, ordre des médecins, hôpital, professionnels de santé, l’ARS*, rappelle François Ponchon, directeur du Centre hospitalier La Ferté / Domfront. Fin octobre, nous étions 70 réunis pour trouver des solutions immédiates afin de maintenir l’accès aux soins pour tous. Car c’est un réel problème de santé publique ».
La première proposition, qui a reçu l’aval de l’ordre des médecins, de l’ARS, des élus locaux et du député Joaquim Pueyo, a été la mise en place de consultations au sein de l’hôpital, afin d’apporter une réponse aux patients qui se retrouvent aujourd’hui sans docteur. « Ces consultations seront assurées par des médecins généralistes à la retraite qui seront donc salariés par l’hôpital. Nous en avons quatre intéressés avec lesquels nous sommes en train de travailler sur l’organisation et les conditions de ce dispositif. Le lancement de ces consultations est prévu lundi 15 janvier ».
Des locaux spécifiques seront aménagés au sein du CHIC (secrétariat, salle d’attente, salle de consultation) avec un numéro de téléphone dédié pour les prises de rendez-vous : 02.33.30.63.99. Les patients étant invités à récupérer leur dossier médical auprès de leur ancien médecin.
« Les consultations auront lieu du lundi au vendredi inclus. Pour le week-end, il y a déjà les tours de garde qui existent, note François Ponchon. Chaque jour, nous ferons en sorte d’assurer les rendez-vous jusqu’à 19 h, notamment pour les gens qui travaillent ». Restait également le point d’interrogation sur les remboursements du fait de l’absence de médecin référent. « Nous avons contacté la Sécurité sociale en exposant la situation et il devrait y avoir une certaine souplesse à ce niveau » assure le directeur.
02.33.30.63.99. Autres pistes
Par ailleurs, deux autres propositions sont à l’étude en complément. « L’idée serait d’avoir une infirmière ASALEE* au sein du pôle santé afin de décharger le docteur de certains actes » détaille François Ponchon. L’autre piste est le développement des médecins à temps partagé entre l’hôpital et le libéral (pôle de santé). « Encore faut-il avoir des candidats » observe le directeur en conclusion.
*ARS : Agence régionale de santé
ASALEE : Action de santé libérale en équipe