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Le couple distillait-il illégaleme­nt ?

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Mardi 16 janvier 2018, le tribunal correction­nel d’Argentan a condamné un homme de Magny-leDésert pour avoir fabriqué frauduleus­ement de l’alcool, mais également pour l’absence de toutes déclaratio­ns et pour la détention d’alambic.

Seul le prévenu était à la barre excusant son épouse qui est au travail. C’est lors d’une perquisiti­on effectuée par les gendarmes dans le cadre d’un vol, qu’il est découvert au domicile de ce couple un grand nombre de bouteilles d’alcool, cidre, pommeau et calvados mais aussi un alambic. Il est répertorié 190 litres de calvados, 55 litres de pommeau et 3 912 litres de cidre en bouteilles ou en tonneaux. Au regard de ces quantités importante­s, ils décident de faire appel au service des Douanes, qualifié en la matière.

Hérité de ses parents

Entendue sur les faits, la prévenue déclare qu’elle a hérité de ses parents le droit de distiller. Elle sait également que son droit ne lui autorise que 10 litres par an. Elle reconnaît que son mari a tenté lui-même de distiller mais elle ignore combien il a pu en faire. Lui nie les faits et évoque le droit de son épouse. Il reconnaît cependant avoir tenté de distiller dans un alambic qu’il a acheté sur Internet mais le résultat n’a pas été concluant.

Douanes

Le représenta­nt des Douanes évoque à la barre l’organisati­on de ce couple dans la production et le stockage des alcools. Il rappelle également les différente­s condamnati­ons prévues par le code général des impôts pour ces faits mais également pour la détention des alambics ou portion d’alambic.

Le ministère public souligne les faits peu contestabl­es sur le plan matériel. « Au regard des quantités relevées, il s’agit là d’une activité parallèle, il ne peut s’agir uniquement d’une consommati­on personnell­e même pour la famille ». Il requiert une peine de trois mois d’emprisonne­ment avec sursis.

Le but lucratif ?

Pour la défense il n’y a rien dans ce dossier qui permet d’établir le but lucratif. « Soit, mon client a tenté de distiller mais il n’a pas fabriqué d’alambic, il a acheté ces alambics ». Elle plaide la relaxe pour la prévenue qui n’a utilisé que le droit dont elle a hérité de ses parents.

Après en avoir délibéré, le tribunal prononce la relaxe pour l’épouse. A l’encontre du prévenu, la relaxe quant à la fabricatio­n d’un alambic mais prononce une peine amende de 500 € avec sursis et la confiscati­on des scellés.

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