Un maire en colère
Vendredi soir 12 janvier, la salle Raymond-Ponot de Couterne s’est remplie comme un oeuf pour les voeux de la commune nouvelle de Rives-d’Andaine, qui a rassemblé les invités institutionnels et de nombreux habitants des communes historiques.
C’est une nouvelle formule à laquelle les quelque 350 personnes présentes devront s’habituer : des voeux centralisés en une seule soirée pour l’ensemble des communes historiques : La Chapelle-d’Andaine, Couterne, Haleine et Geneslay « décision votée et adoptée pour affirmer l’identité de notre commune nouvelle, a déclaré le maire, Jean-Claude Fourquet, même si les communes historiques continuent d’exister. Notre commune nouvelle est une réalité et elle doit écrire sa propre histoire. » La salle aussi est un choix symbolique, pour éviter le sentiment d’hégémonie que la salle Fléchard, à la Chapelle d’Andaine, aurait pu susciter.
Pôle d’activité dynamique
Si la cité chapelloise a un terreau associatif, commercial et industriel riche, la commune nouvelle accentue encore ce sentiment, c’est ce qui a été rappelé au moment de remercier les acteurs de la vie locale. « Membres du conseil municipal, personnels communaux et commissions, pompiers, écoles et associations locales sont une vraie richesse pour Rives-d’Andaine, sans oublier un maillage artisanal et industriel que beaucoup pourraient envier. L’ensemble de nos industries comptent plus de 1 500 emplois, auxquels s’ajoutent ceux de l’EHPAD* des Andaines. » Autant d’atouts qu’il faut préserver en continuant d’améliorer le cadre de vie, par la reprise de nombreux chantiers et projets.
Après avoir détaillé les travaux réalisés sur la commune nouvelle, Jean-Claude Fourquet a évoqué les projets, notamment des travaux sur divers bâtiments communaux, création d’un city-stade à La Chapelle d’Andaine, réhabilitation de la mairie chapelloise et démolition des maisons du carrefour du centre-bourg, mais aussi la création d’une voie d’accès à l’usine PCAS pour son personnel, qui empruntera le tracé de l’ancienne voie SNCF, le partageant avec la future voie verte. Une liste non exhaustive dont les détails ont été présentés dans le premier bulletin municipal.
Un tableau assombri
Si ces réalisations et projets devaient être comparés à un tableau, le paysage serait presque idyllique, mais il est assombri par quelques nuages. Le premier concerne la négligence au niveau du tri, souvent mal fait, quant les objets devant être emmenés en déchetterie ne sont pas tout simplement déposés devant les containers à ordure. Cette négligence a un coût qui est supporté par chacun des administrés, a-t-il été rappelé.
Mais le gros nuage noir et menaçant reste celui de la désertification médicale. « Nous avions quatre médecins à Rives d’Andaine jusqu’en mars 2017, date à laquelle le Dr Boisselier a pris sa retraite, suivi par le Dr Delmas en décembre, rappelle Jean-Claude Fourquet. Nous avons alors alerté l’ARS et le CDOM*, la préfecture et le Conseil départemental. Les deux premiers nous ont signifié que le problème relevait de l’Etat, et la seule réponse constructive nous est venue du Conseil Départemental par le biais de Jean Pierre Blouet et la Cellule de Recherche de médecins menée par le Dr Henry. Pour le moment, nos démarches auprès de médecins espagnols n’ont pas été fructueuses, bien que l’ARS estime que nous ne sommes pas en zone dite sous dense en terme de médecins. Elle conseille donc d’aller vers Domfront ou La Ferté-Macé pour en consulter. En résumé : non, ce n’est pas notre rôle de mener ce combat, oui nous le faisons quand même, parfois avec découragement mais aussi et de plus en plus avec colère ! ». La population a ensuite été invitée au vin d’honneur avec ce mot d’ordre : « Si nous ne pouvons plus nous soigner ici, essayons d’y vivre le plus longtemps possible en bonne santé ! ».
*EHPAD : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ; ARS : Agence régionale de santé ; CDOM : Conseil Départemental de l’Ordre des médecins