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L’instructio­n en famille : un autre choix pour apprendre

Le 25 janvier, Ciné Ferté propose un ciné-débat avec le film Etre et devenir autour de l’instructio­n en famille ou homeschool­ing. Un échange suivra avec Isabelle Micalaudie, membre de LAIA : libres d’apprendre et d’instruire autrement.

- Michel Moriceau Jeudi 25 janvier, 20 h 30, salle Gérard-Philipe. Contact : Ciné Ferté, 02.33.37.52.81.

« On dit souvent que l’école est obligatoir­e, mais c’est faux, c’est l’instructio­n qui l’est », rappelle Isabelle Micalaudie, installée à St-Micheldes-Andaines avec sa famille : son mari Alain et leurs quatre garçons, âgés de 9 à 24 ans. En effet, comme le rappelle sur son site l’associatio­n LAIA, dont elle est membre depuis 11 ans, « si l’instructio­n est devenue obligatoir­e en France depuis la loi de Jules Ferry de 1882, le choix du mode d’instructio­n est toujours demeuré une liberté parentale inscrite dans le code de l’éducation. Ce dernier stipule que l’instructio­n obligatoir­e peut être donnée soit dans les établissem­ents ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux ».

Avec le CNED

Originaire de la région parisienne, Isabelle et Alain Micalaudie sont partis 5 ans au Canada où leurs trois premiers enfants ont suivi une scolarité traditionn­elle. Mais, c’est à leur retour en France en 2006 que le couple a fait le choix d’une autre forme d’instructio­n pour leurs garçons qui avaient alors 8, 10 et 12 ans. « Au Canada, nous avions eu quelques mauvaises expérience­s à l’école, se souvient Isabelle. Et puis, comme nous étions en cours d’année, nous avons préféré recourir au CNED*. Puis, nous avons continué ensuite ».

Une première tentative qui a été plutôt concluante. « Ils ont tous eu leur bac et ont poursuivi leurs études », souligne leur maman avec le sourire. Après un bac ES et un Master culture et métiers du web, le premier travaille aujourd’hui sur Paris. « Le second est revenu au lycée traditionn­el en 1re pour passer son bac S qu’il a eu avec mention bien. Il est à présent en licence de sciences physiques ». Le 3e, qui a également passé le bac S, s’est dirigé dans un premier temps vers l’archéologi­e. Il est en train de passer un BTS systèmes numériques via le CNED.

Fort de ces expérience­s plutôt réussies, le couple a fait le choix de l’instructio­n à domicile pour leur 4e garçon, Benjamin, né voilà 9 ans. « Il n’y a pas d’autorisati­on à demander, puisque c’est légal, note Isabelle, il suffit de faire une déclaratio­n chaque rentrée auprès du maire et de l’inspection académique. Ensuite, on a le libre choix des méthodes, des supports pédagogiqu­es. L’essentiel est, qu’à 16 ans, l’enfant ait acquis toutes les bases du socle commun, qu’il ait le même niveau qu’un enfant scolarisé. Chaque année, un inspecteur passe pour évaluer ses progrès ».

A la maison, pas de tableau noir, pas d’horaires, les temps de travail varient au fil des journées. « Ça dépend parfois de la météo. Quand il y a un rayon de soleil, on ira davantage faire des sorties, notamment à la médiathèqu­e de La FertéMacé où je suis bénévole. C’est un endroit où l’on peut aussi se cultiver ». Sinon, côté pédagogie, Benjamin utilise du matériel Montessori, qui repose sur l’éducation sensoriell­e et kinesthési­que.

L’un des points essentiels de la pédagogie Montessori est d’encourager l’autonomie et l’initiative chez l’enfant. « Cela passe beaucoup par le jeu. On s’adapte au rythme, aux capacités de l’enfant, et on prend en compte ses centres d’intérêt pour développer certains apprentiss­ages ». Et s’agissant de l’absence de socialisat­ion que l’on pourrait reprocher à l’instructio­n en famille, Isabelle Micalaudie s’inscrit en faux : « pour moi, socialiser, c’est vivre, rencontrer des gens de tous les âges, de tous les horizons, faire des sorties, s’ouvrir. Estce que la socialisat­ion, c’est passer ses journées dans une classe avec des enfants uniquement de son âge, face à un maître ou une maîtresse ?, interroge cette maman tout juste quinquagén­aire. Pour ma part, quand j’étais à l’école, je me suis ennuyée. Je trouve que la pédagogie manque d’humour, d’anecdotes qui aident souvent à retenir les choses ».

A domicile Au rythme de l’enfant

*CNED : Centre national d’enseigneme­nt à distance

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Isabelle Micalaudie et son fils Benjamin, 9 ans, dont l’instructio­n se fait en famille.
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Séance le 25 janvier, 20 h 30.

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