Embouteillage chez les médecins retraités
Pour répondre à une situation d’urgence, des consultations de médecine générale ont été mises en place au sein de l’hôpital des Andaines depuis le 15 janvier. Les quatre médecins retraités qui les assurent n’ont pas chômé durant les deux premières semaine
Mardi 30 janvier, il est un peu plus de 11 h : dans des locaux spécialement aménagés au sein du Centre hospitalier, le Dr JeanPierre Gressant enchaîne les consultations. Face à lui, Serge Fleury, un Fertois ravi d’avoir pu avoir un rendez-vous. « Quand le Dr Ollitrault est parti à la retraite fin décembre, je me suis retrouvé sans médecin traitant, explique le patient. Pour prendre le rendez-vous ici, j’ai regardé la liste des médecins qui assuraient ces consultations, et j’ai choisi le Dr Gressant que je connaissais de réputation. En revanche, pour l’instant, je n’ai pas de médecin référent ».
Rendre service
Comme les Dr Joël Boisselier, Alain Bugaut et Marie-Dominique Desvaux, Jean-Pierre Gressant a accepté de reprendre du service, dans un établissement qu’il connaît bien, et dont il est aujourd’hui salarié de façon temporaire à raison de 11 heures hebdomadaires. « Après avoir été quelques années en temps partagé entre médecine libérale et médecine hospitalière, j’ai été chef de service en médecine B à l’hôpital des Andaines. Quand j’ai pris ma retraite voilà 5 ans, j’ai souhaité garder un contact en assurant quelques heures de jour aux urgences, jusqu’en décembre dernier ».
Suivant de près l’évolution de la situation de La Ferté-Macé et de ses environs, au niveau de la pénurie des médecins généralistes, le Dr Gressant s’est rapproché de François Ponchon, directeur de l’hôpital. « Je lui ai suggéré d’étudier la possibilité de mettre sur pied des consultations de médecine générale au sein de la structure. Et il a été réactif et très efficace. Seulement, il faut avoir conscience qu’il ne s’agit que d’une solution transitoire. On fait cela pour rendre service, mais bon, l’hôpital, c’est ma seconde famille. Pour ma part, j’ai 70 ans, et je ne compte pas le faire durant des années. Le jour où je serai fatigué, que j’aurai du mal à me lever le matin pour venir, j’arrêterai ».
Pour ce nouveau service, l’hôpital a transformé des bureaux en salle d’attente et
salle de consultation. « Ces lieux sont accessibles pour des personnes à mobilité réduite. Nous avons également aménagé un accueil avec un agent dédié pour recevoir les appels téléphoniques et les patients, note le directeur. Pour le suivi, les médecins ont accès au logiciel de l’hôpital afin d’avoir des données. Mais les patients sont invités à venir avec leur dossier médical ou leur dernière ordonnance ».
Et les deux premières semaines ont permis de constater que le besoin était bien réel. « Du 15 au 26 janvier, 222 consultations ont été assurées par les quatre médecins, soit une moyenne de plus de 22 par jour. Ce qui correspond à nos prévisions ». En regardant de près les statistiques, on constate que 67 % des patients sont de La Ferté-Macé, 13 % de Couterne (où il n’y a plus de médecin). « Le plus étonnant vient des âges car 46 % d’entre eux ont moins de 40 ans. On aurait pu s’attendre à des personnes plus âgées alors que les plus de 60 ans ne sont que 27 % ». Mais François Ponchon insiste sur le fait qu’il ne s’agit là que « d’une solution temporaire, qui permet de remplir nos objectifs et de répondre aux besoins de la population ». Pour ce qui est de la piste de praticiens à temps partagé entre l’hôpital et la médecine de ville, il attend des candidatures.
« 46 % de - de 40 ans »