Le Publicateur Libre

985 Un tableau d’rin du tout !

C’est bin histouère de bavasseu un p’tit qua

- Par Bernard Desgrippes

Victor, appreuche-ta d’mé, j’vas t’raconteu eune histouére qu’on vient de m’dire dans l’creux d’l’ora. Ya huit jous passeus d’vendeurdi, un n’artisse-peinte amateur qui d’meure du côteu d’L’Eupinâ, arrive au café du P’tit Sou à Domfront do un tableau sous l’bras qui r’preusente justanémen­t la façade du bistrot. L’artisse content de c’qu’il a feut, vente sa marchandis­e. I dit aux pillieus d’bistrot qu’eutaient là, qu’eune n’oeuvre comme ceutte-là vaut bin à l’entour de mille euros. Mais an’hui, comme il est dans un bon jour, i vieut bin vende son tableau non pas mille euros, non pas cinq cents z’euros, mais toués cents z’euros. V’là t-i pas un client qui l’ajeute creuyant feure eune affeure. I rentrit bin vite cheu li, montrit son n’achat à sa patronne qui rouss’peutit aprés son bon’homme et qui li dit d’alleu tout d’sieute eur’porteu c’te soui-là. Mais l’peinte euteut d’jà r’parti. Pour s’tireu d’affaire, l’malheureux eusseuyit de r’vende le tableau non pas toués cents z’euros, ni mîn-me cent z’euros mais vingt z’euros et personne n’en vieut. Comme qua, an’hui, c’est pas du talent qu’faut aveu, mais du baratin d’bonimenteu­r.

Victor, approche-toi que je te raconte une belle histoire. Il y a une semaine, un artiste- peintre qui habite L’Épinay le Comte, arrive au café du P’tit-Sou à Domfront, avec un tableau qui représente la façade du débit de boissons. L’artiste, content de son travail, explique qu’aujourd’hui, il ne va pas vendre son tableau 1000 euros, pas 500 euros non plus, mais 300 euros. Croyant faire une affaire, un pilier de bar en fait l’acquisitio­n. Il rentre bien vite chez lui pour annoncer à sa femme qu’il avait fait une affaire. Mais elle lui demande d’aller le reporter immédiatem­ent. Mais l’artiste était déjà parti. Le gars veut essayer de revendre le tableau non pas 300 euros, ni même cent, mais vingt euros et personne n’en veut. Comme quoi, aujourd’hui, ce n’est pas du talent qu’il faut avoir mais le bagout d’un bonimenteu­r.

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