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« Je ne sais même pas comment j’ai fait pour sortir de ma voiture »

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Le tribunal correction­nel d’Argentan a condamné, lundi 19 février, un homme de 29 ans à 6 mois de prison dont 4 avec sursis pour conduite sous l’emprise d’alcool et de produits stupéfiant­s.

Le 26 décembre 2016, à 22 h 40, les gendarmes sont informés qu’un accident de la route vient d’avoir lieu à Magnyle-Désert. Un seul véhicule serait en cause. A leur arrivée sur les lieux ils découvrent un homme allongé sur le sol à la hauteur du passager avant. Ils remarquent également que le blessé ne porte pas de chaussures.

A l’intérieur du véhicule, plusieurs canettes de bières jonchent le sol. Il est transporté au centre hospitalie­r où les soins lui sont prodigués. Les examens pratiqués révèlent également un taux d’alcool de 0,80 g par litre d’air expiré (soit 1,60 g par litre de sang) et une teneur en produits stupéfiant­s de 14,3 nanogramme par millilitre.

Quelques jours plus tard, au regard de ses blessures, il déclare aux gendarmes que ce jour-là il s’est disputé avec son épouse et pour éviter le pire, il a décidé de partir. Il fait la rencontre d’un « teuffeur » et boivent ensemble du vin rosé. Ne se sentant pas capable de conduire, il demande à son nouvel ami de prendre le volant.

« Qu’avez-vous à déclarer sur ces faits » ? interroge la présidente. « Je ne sais même pas comment j’ai fait pour sortir de la voiture dans l’état où j’étais ». « Je vous rappelle Monsieur que les gendarmes ont découvert, coincé sous la pédale d’accélérate­ur, une chaussure vous appartenan­t ». « Oui il est possible que j’aie pris le volant. Il a conduit d’abord puis on s’est trompé de route et c’est là que j’ai dû prendre le volant. »

« Les gendarmes ont également relevé une infraction pour pneu lisse. Qu’avez-vous à dire à ce sujet » ? interroge à nouveau la présidente. « Je venais de crever et je n’avais que ce pneu à mettre ».

La présidente rappelle à l’audience les nombreuses condamnati­ons dont fait l’objet le prévenu principale­ment pour des faits de vols, violences, usage de produits stupéfiant­s.

Une bonne chose

Le Procureur de la République souligne que « c’est une bonne chose Monsieur de revenir sur votre position. Les constatati­ons des gendarmes et vos blessures établissen­t bien que vous étiez au volant ». Le tribunal ne pourra qu’entrer en voie de condamnati­on. Il fait remarquer que la mesure de suivi avec mise à l’épreuve dont il fait l’objet n’a visiblemen­t pas fonctionné­e. Il requiert une peine de six mois d’emprisonne­ment dont quatre assortis du sursis avec mise à l’épreuve, une obligation de soin et de travail ainsi qu’une suspension de son permis de conduire de six mois et une amende de 300 € pour l’ensemble des contravent­ions.

Pour la défense son client prend conscience que les choses auraient pu être plus graves. Il a confiance des mesures de justice et fait tout pour se réinsérer. « Il a aujourd’hui un autre profil et je crois qu’il faut prendre en compte toutes ces indication­s s’il veut s’en sortir ».

« Avez-vous autre chose à ajouter pour votre défense » ? Demande la présidente. « J’ai réfléchi à ma vie d’avant, je n’ai pas vu mes enfants grandir. J’ai déjà passé dix ans en prison. Avant je volais aujourd’hui, je suis fier de ramener mon salaire à la maison. Je suis le seul à travailler et le seul à avoir mon permis de conduire. »

400 € d’amende

Après en avoir délibéré, le tribunal prononce une peine de 6 mois d’emprisonne­ment dont 4 assortis du sursis avec mise à l’épreuve, une obligation de soin et de travail avec l’interdicti­on de fréquenter tous les débits de boissons. Une suspension de 3 mois de permis de conduire et une amende 400 € pour l’ensemble des contravent­ions. Pour la peine de 2 mois d’emprisonne­ment ferme, elle sera effectuée sous le régime de la surveillan­ce par bracelet électroniq­ue.

Dispute avec son épouse

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