Poursuivie pour vols et escroquerie : relaxe
Une Fertoise de 38 ans a été relaxée mardi par le tribunal correctionnel d’Argentan où elle comparaissait pour vols et escroquerie.
Le 28 décembre 2016, à La Ferté-Macé, un homme dépose plainte à la gendarmerie pour le vol et l’utilisation de deux cartes bancaires, l’une personnelle, l’autre professionnelle. Il relate que c’est sa banque qui l’a prévenu et qu’il soupçonne sa femme de ménage qui est venue le matin même.
Deux jours plus tard, il se rend à nouveau à la gendarmerie et il apprend aux militaires que d’autres retraits et achats ont été effectués et ce, pour un montant total d’environ 14 000 €. Il mentionne par ailleurs que tous deux entretenaient une relation amoureuse. Les militaires établissent que le 28 décembre un iPhone et un bijou ont été achetés au moyen de la carte personnelle et que les factures ont été établies au nom de la personne soupçonnée.
Celle-ci, une Fertoise de 38 ans est entendue. Elle reconnaît avoir utilisé les cartes et ce en toute connaissance de leur titulaire. Elle explique que c’est lui-même qui lui avait communiqué les codes secrets quelque temps plus tôt afin qu’elle effectue des achats pour lui rendre service.
A la barre, elle maintient son système de défense : le plaignant était au courant de tout. Elle affirme que c’est lui qui lui a demandé d’effectuer les douze retraits de 770 euros quasi-journaliers et elle explique qu’elle percevait une commission de 150 € par retrait et que le plaignant mettait le reste dans son coffre-fort.
Ce dernier déclarera d’ailleurs qu’il a bien un coffre-fort qui contient environ 4 000 €.
Questionnée par le tribunal sur ces « commissions », la prévenue répond « c’était son argent, je n’allais pas chercher, je suis au RSA, il me donnait 150 €, je ne me posais pas de questions ».
A ses dires, c’est lui qui n’a pas accepté la rupture et c’est à ce titre qu’il a déposé plainte. Elle relate qu’elle-même a déposé plainte contre lui pour violence et harcèlement.
Le charme et l’audace
L’avocat du plaignant dit n’avoir jamais vu une telle mauvaise foi avec une telle assurance. Il mentionne que pour son client les retraits sur le compte professionnel sont une perte sèche. Il estime par ailleurs que la mise en cause a une technique de défense totalement absurde et il souligne que les deux plaintes qui ont été déposées à l’encontre de son client n’ont pas donné suite à ce jour.
Pour Hugues de Phily procureur, « la prévenue a le charme et l’audace des vrais escrocs qui ne sont pas à un mensonge près ». Selon lui, l’intéressée s’est servie des cartes bancaires pour arrondir de façon substantielle ses fins de mois. Il requiert une peine de 9 mois d’emprisonnement assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve et l’obligation de rembourser la victime. La prévenue est relaxée.