Le denier de l’Église « n’est pas un don comme un autre »
L’Église catholique assure ses missions grâce à la générosité des fidèles : depuis 1905, la première de ses ressources est le Denier de l’Église. A quoi sert cette contribution financière ?
Chaque année, à pareille époque, l’Église de France fait appel à la générosité des catholiques pour faire face à sa mission. Il s’agit du Denier de l’Église, autrefois appelé « Denis du Culte ». Sa mise en oeuvre à la paroisse Saint-Sauveur-enDomfrontais a été confiée à Jean-Louis Leverrier, correspondant auprès du diocèse depuis 4 ans. « Cette contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse est destinée à assurer la vie matérielle des prêtres, explique-t-il. L’Église vit des dons et offrandes de ses membres. Elle est financée ni par l’État ni par le Vatican. Le traitement des prêtres qui s’élève à 1 000,51 € nets par mois en 2017, se rapprochant du Smic, est assuré par le Denier de l’Eglise et les offrandes de messes. Les religieuses et laïcs salariés par le Diocèse sont aussi rémunérés grâce au Denier de l’Eglise ». Selon le père Thierry Hesnault-Morel, curé de la paroisse, le Denier n’est pas un don comme un autre. « Il ne fait pas appel à la générosité, mais plutôt à un sentiment d’appartenance ou de fidélité envers l’Église, pour que ceux qui sont plus spécialement en charge d’annoncer l’Évangile et de faire vivre l’Église, aient une juste rémunération. Le Denier est un don volontaire, il n’y a pas de tarif ! Chacun donne en conscience selon ses possibilités ».
127 personnes à rémunérer
Le Denier de l’Église permet de rémunérer 127 personnes dans le diocèse de l’Orne : 65 prêtres en activité, 30 prêtres aînés à la retraite, 25 laïcs salariés engagés dans la pastorale, 4 religieuses et 3 séminaristes qui prendront demain la relève.
Baisse des dons
Ces dernières années, les finances du diocèse se sont trouvées équilibrées grâce aux legs, donations et assurances vie, versés par ses membres. Aujourd’hui, le vieillissement des donateurs (79 ans de moyenne) et la faible conscience de la jeune génération à prendre la relève, entraînent une diminution de ceux qui donnent. A titre d’exemple, entre 2015 et 2017, la paroisse Saint-Sauveur-en-Domfrontais a perdu 95 donateurs sur 771, pour cause de décès ou d’entrée en maison de retraite. Cette baisse a été pour l’instant compensée par des versements plus généreux. Le don moyen dans le Domfrontais est de 98 €. « Pour l’avenir de la mission, il appartient aux jeunes générations qui demandent les services de l’Église, d’être solidaires annuellement pour lui permettre d’assurer sa tâche. Leur participation quel qu’en soit le montant est précieuse », conclut Jean-Louis Leverrier.
« Le Denier est un don volontaire »