Elus, profs et parents d’élèves même combat
L’annonce de la fermeture de la 6e Segpa du collège Jacques-Prévert a suscité la colère des professeurs, parents d’élèves et élus. Mardi, ils ont organisé un rassemblement.
Les élus, professeurs et parents d’élèves s’opposent à la suppression de la classe de 6e Segpa du collège Jacques-Prévert. Ils ont organisé un rassemblement mardi après-midi, 20 février, dans la salle du gymnase de l’Espace André Rocton pour exprimer leur colère. « Le collège Jacques-Prévert a la chance de disposer d’une section d’enseignement général adapté qui permet la scolarisation d’élèves en difficultés graves et persistantes, expliquent-ils. L’ensemble du personnel a appris de manière quelque peu brutale la décision de la directrice académique des services de l’Education nationale de fermer à Domfront la classe de 6e Segpa accompagnée d’une réduction de la dotation horaire et par là même la suppression d’un poste d’enseignant spécialisé ».
Une délégation d’enseignants a été reçue lundi 12 février à l’inspection académique, mais la directrice est restée sur ses positions entraînant le dépôt du préavis de grève le mardi 13 février que la majorité des enseignants ont suivi. « Cette décision paraît contraire à la bonne prise en charge de nos enfants qui peuvent être en difficulté scolaire (fatigabilité supplémentaire liée au transport vers les établissements de Flers ou de La FertéMacé). La classe de 6e SEGPA de Domfront compte chaque année une quinzaine d’élèves amplifié d’année en année par la suppression des RASED (Réseaux d’aide aux élèves en difficulté). Le décompte fait par l’administration passant de 15 dossiers à 3 laisserait penser que nous avons affaire à une génération exceptionnelle. La politique actuelle mise en oeuvre par le président Macron et son gouvernement met l’accent sur le bien-fondé de l’apprentissage et la sauvegarde des milieux ruraux. Ce qui ne semble pas être le cas avec la suppression de cette classe ».
De leur côté, Sylvie Talloneau, adjointe au maire de la jeunesse et des sports, membre du conseil d’administration du collège Jacques-Prévert, représentant de la municipalité et Chantal Jourdan, suppléante du député Joachim Pueyo, en sont persuadées : « La ruralité va une fois encore se trouver en difficulté. Tous les enfants doivent avoir les mêmes droits même si les familles concernées sont fragilisées aussi bien financièrement qu’intellectuellement, la proximité d’une structure adaptée est nécessaire ».
Des parents rencontrés sur place dénoncent les difficultés que va engendrer la suppression de cette classe. « Si c’est à La Ferté-Macé, les enfants seront tenus d’être scolarisés en internat, ce n’est pas évident pour des enfants de 12 ans et si c’est Flers, le conseil départemental devra couvrir les frais de transport en taxi ». Et l’un d’eux ajoute : « Mon fils sera encore plus fatigué du fait de son handicap alors que déjà il suit un parcours de primaire chaotique à Jeanned’Arc de Ceaucé ».
Enfin, Bernard Soul a adressé un courrier aux sénateurs, députés, préfet, sous-préfet et directrice de l’inspection académique, regrettant d’avoir été informé par voie de presse de l’intention de vouloir supprimer 3 classes de SEGPA dans le département de l’Orne dont celle de Domfronten-Poiraie. « Bien conscient de la baisse démographique dans notre département, je veux attirer votre attention sur la situation de l’Ouest de notre département et vous demande un peu plus de discernement dans les décisions à prendre. Notre pays dans ses valeurs d’égalité se doit d’offrir les mêmes chances à sa jeunesse quel que soit le hasard de sa naissance. De plus, ces publics familiaux souvent d’origine modeste, voire en difficultés, ne peuvent envisager la mobilité vers d’autres 6e ».