Code de la route et numérique : nos seniors se mettent à la page
Après 60 ans, il est parfois utile de réviser ses connaissances du code de la route. Il n’est pas non plus trop tard pour se mettre à l’informatique. A La Ferté-Macé et Magny-le-Désert, les clubs d’anciens ont pris des initiatives en ce sens.
Au 1er janvier 2018, les plus de 60 ans représentaient 25,7 % de la population française. Et dans l’Orne, les seniors représentent une part croissante de la population : 22,4 % en 1990, 26,2 % en 2008, et 28 % prévus en 2020. C’est dire l’importance du 3e et du 4e âge dans le département, avec leurs besoins, leurs attentes.
Très implantés dans les communes rurales, les clubs d’anciens permettent de rompre l’isolement à travers des activités de loisirs (jeux de cartes, jeux de société, marche, voyages), mais pas seulement. Au-delà de l’aspect social, ils sont là aussi pour aider leurs adhérents à bien vieillir, à s’épanouir.
Rester autonome le plus longtemps possible reste la priorité quand on avance dans l’âge. Et la capacité à pouvoir conduire sa voiture, en toute sécurité, est plus que vitale. C’est pourquoi, à Magny-le-Désert, le Club des seniors, qui compte 95 adhérents, a organisé jeudi 15 février, un après-midi d’information pour réviser le code de la route. « Voilà deux ans, nous avions déjà organisé une rencontre avec la gendarmerie sur le thème de la sécurité des seniors à leur domicile, rappelle la présidente Marcelle Cosseron. Cette fois-ci, on va parler davantage sécurité routière. Certains d’entre nous ont passé leur permis voilà 50, voire 60 ans. Beaucoup de choses ont évolué depuis : la réglementation, de nouveaux panneaux, la multiplication des ronds-points. Il est donc utile de réviser. On sait très bien aussi que l’âge avançant, on n’a plus les mêmes reflexes. Cela est dangereux pour nous, mais aussi et surtout pour les autres. C’est donc rassurant d’avoir des conseils de professionnels ».
Et pour ce faire, le club avait fait appel au maréchal-des-logis chef Sébastien Lehéron, de la brigade de La Ferté-Macé, venu avec l’adjudant Gilles Rossi, de la brigade motorisée de Domfront. « Il est parfois difficile de l’entendre, d’accepter de laisser sa voiture au garage, mais à un certain âge, qui varie d’une personne à l’autre, on n’est plus capable de conduire. D’où une perte de liberté, d’autonomie. Dans une ville, il y a les transports en commun, des commerces à proximité, mais dans une commune rurale comme Magny, c’est plus difficile pour aller chercher son pain » ont observé les gendarmes. Vidéos à l’appui, les intervenants ont passé en revue différents dangers en tant que piéton et en tant que conducteur. « Quand vous traversez sur un passage protégé, prenez votre temps. Même si vous avez la priorité, il faut être vigilant, car un piéton est vulnérable, plus encore chez les seniors. Il faut faire attention aux deux-roues, mais aussi aux voitures électriques, silencieuses ». Pour ce qui est de la conduite, les gendarmes ont adapté leur discours à leur public. « On sait que les seniors roulent à des vitesses raisonnables, voire parfois un peu trop. Roulez à petite vitesse peut parfois être dangereux. En cas de prise de médicaments, il faut bien suivre les indications et les pictogrammes sur les boîtes ».
A partir des témoignages des uns et des autres, les échanges se sont poursuivis sur différents thèmes : comment se placer dans un giratoire, l’alcool, l’utilisation des clignotants, des rétroviseurs, du GPS. Bien entendu, la question de la limitation à 80 km/h à partir de juillet prochain a été abordée. « Cette mesure ne peut que réduire la gravité des accidents, encore faut-il que tout le monde la respecte, a souligné le chef Lehéron. Mais, je tiens aussi à rappeler qu’actuellement, quand une route est limitée à 90 km/h, c’est le maximum. On n’est pas obligé de rouler à cette allure. Il faut aussi adapter sa vitesse aux conditions de circulation ».
Une révision qui s’impose Une population vulnérable