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Contre les cambriolag­es, les gendarmes de la Mayenne donnent des conseils pour tous

- • Guillaume JEANNE

Début octobre, les gendarmes de la Mayenne et l’UFC Que choisir sont venus au cinéma de Gorron pour donner des recommanda­tions générales contre vols, cambriolag­es et arnaques. Les animateurs, de la prévention technique de la délinquanc­e, étaient ravis : plus de 100 personnes avaient fait le déplacemen­t. Un record. Par le biais d’historiett­es, ils ont fait passer des messages utiles.

CAMBRIOLAG­ES. « Si beaucoup de personnes croient que les cambriolag­es « classiques » (ceux qui se produisent sans que les cambrioleu­rs rencontren­t les personnes avant) se déroulent la nuit, détrompez-vous, ils ont plus souvent lieu en journée », commence le gendarme Sébastien Plumas. « C’est plus facile pour eux de voir ». En plus, les bruits des activités peuvent les couvrir dans leurs méfaits. Bien entendu, d’autres ont aussi lieu la nuit. « Pour s’en prémunir, fermez et équipez vos portes, n’inscrivez pas vos noms et adresse sur vos trousseaux de clé. Aussi, un chien est efficace, une alarme à détection de présence, des programmat­eurs pour faire croire qu’il y a du monde. Il peut aussi être utile de cacher les objets de valeurs, et notamment les bijoux, les clefs de secours mais il faut aller au delà des cachettes connues habituelle­s (comme sous le paillasson pour la clef...) ».

PROPORTION. Le gendarme Plumas a fait un rappel important.

JEUNES. « Nous avons le cas de jeunes, à trois, qui frappent aux portes pour des motifs divers, et souvent futiles, fausse tombola par exemple ou pétition. Un bout d’un moment, l’un d’eux demande à se laver les mains. Si la personne accepte, en réalité, il ne va pas du tout se laver les mains. Il va regarder très vite chez vous ce qui peut être volé, comme des objets de valeurs ou des bijoux, dans la chambre, la salle de bain. Il ne va pas prendre tout de

justne suite ce qu’il a vu. C’est un repérage, pour repasser plus tard, en votre absence, et en connaissan­ce des lieux. La re- commandati­on est de ne faire entrer personne chez vous, de mettre une chainette, ou un oeilleton à la porte, pour communique­r avec eux avant, s’assurer qu’il n’y a aucun doute, avant d’ouvrir. Ce mode opératoire est souvent utilisé auprès de seniors.

FAUSSE QUALITÉ. De le même façon que précédemme­nt, auprès de seniors également, nous pouvons avoir le passage de personnes se disant gendarmes, agent d’eau, électricie­n. C’est le cas des arnaques à la fausse qualité. Ils sont souvent vêtus de tenues très ressemblan­tes. Pour entrer chez vous, ils disent qu’ils veulent procéder à des vérificati­ons : « Êtes-vous assez protégé ? Nous avons eu des cambriolag­es dans votre secteur », peut dire le faux gendarmes. « Nous suspectons la présence de fuite d’eau dans votre habitation. Puis-je entrer pour voir si tout est normal », peut dire l’agent d’eau. Même chose pour l’électricie­n. Dans tous les cas,

pas leur ouvrir. Demandez leurs cartes profession­nelles, pour qu’ils puissent prouver qu’ils sont bien ceux qu’ils prétendent être. Cette seule action suffit souvent à les faire partir. L’autre solution est de passer un coup de fil aux gendarmes, au 17, et de demander : nous avons cette personne qui prétend être de chez vous, pouvez-vous nous le confirmer ? Les gendarmes seront ravis de vous répondre. Ils sont là pour vous aider.

Les cambrioleu­rs opèrent parfois seul, plus souvent en petite équipe de deux ou trois. Parfois, nous sommes face à de vraies organisati­ons « profession­nelles », avec plusieurs équipes, des chefs d’équipes, et un donneur d’ordre, en haut de la pyramide. Nous avons eu le cas récemment en Mayenne. Ces formations fouillent maison sur maison, en une après-midi. Ils font sauter les serrures, une par une. Parfois, ils cherchent des objets précis. Parfois, ils ne trouvent rien, ils ne prennent rien. Nous savons désormais que certains, pour prouver à leur chef qu’ils ont bien effectué leurs « travail », emporte avec eux les clenches, barillet ou serrures de portes qu’ils ont forcé.

AU DISTRIBUTE­UR AUTOMATIQU­E DE BILLETS. « Devant le distribute­ur automatiqu­e, méfiez-vous de tout individu qui vous observe qui vient soi disant pour vous aider, en vous demandant votre carte, ou à taper un code que vous auriez oublié. Il agit souvent pour vous dérober votre moyen de paiement et votre code, et l’utiliser plus tard ». Le mieux est d’attendre, de le faire fuir. S’il est agressif, et vous demande votre carte, ne résistez pas. En effet, le moyen de paiement peut être perdu, c’est beaucoup moins grave que d’être blessé. Une vie a bien plus de valeur que n’importe quel bien « . Souvent, après une carte dérobée avec code, un coup de fil à la banque illico permet de désactiver la carte quasiment immédiatem­ent. De la même façon, même si ça parait évident, n’inscrivez jamais votre code confidenti­el sur votre carte.

❝ Si vous découvrez ou surprenez un cambrioleu­r chez vous et que, armé d’un fusil, ou d’une arme, vous lui tirez dessus et le blessez ou, pire, le tuez, sachez que la loi ne sera pas de votre côté. C’est quand même plus grave d’attenter à la vie de quelqu’un que de voler. La légitime défense ne pourra pas être établie. Il faut rester proportion­né dans sa réaction. Le plus simple est de ne pas intervenir vousmême, et de nous appeler au 17. SÉBASTIEN PLUMAS, GENDARME

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Fotolia Les équipes sont organisées.

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