Le Républicain (Lot-et-Garonne)
GRÈVE. Asthénie à la Maison de retraite
Mobilisé dans le mouvement national, le personnel dénonce « une maltraitance institutionnelle » qui détériore aussi le quotidien des résidents.
Les véhicules passés ce jourlà devant la grille de l’EHPAD miramontais furent nombreux à pousser des klaxons de soutiens. Banderole et personnel sur le trottoir attiraient l’attention sur un phénomène inédit à la Fondation Soussial: une grève. Comme dans tous les établissements pour personnes âgées dépendantes, le personnel miramontais était vent debout pour dénoncer le manque de moyens qui se répercute immanquablement sur les personnes âgées. « Sur 72 agents seuls 30 sont spécialement formés, 24 aides-soignantes et 6 infirmières ! Par exemple, il n’ y a que deux personnes la nuit pour les 119 résidents ! » déplore Patrick Donis, travailleur de nuit et représentant du personnel.
Tous concernés
Et de poursuivre: « Depuis l’automne, 6 contrats aidés sur 8 ont disparu. On n’a pas le temps d’échanger, de répondre aux demandes particulières. Quand il y a des arrêts maladie, on ne peut même plus assurer les douches. Le personnel a honte de la prise en charge proposée… Et on ne parle même pas de revalorisation salariale malgré les petits salaires, mais il nous faut des moyens pour respecter le mode de vie des résidents qui entrent de plus en plus dépendants. Beaucoup se sont battus pendant la seconde guerre mondiale, et qu’est qu’on leur offre pour finir leur vie ? ».
« Notre problème c’est la baisse des dotations de l’Etat depuis deux ans, et la baisse de nos contrats aidés. Auxquels s’ajoutent ici des locaux vétustes, pas assez de douches, des couloirs interminables » pointe Fabienne Beffy, directrice de l’EHPAD. « Heureusement l’équipe est dévouée, attachée au bienêtre des résidents, même si chacun est toujours à la minute, mais les besoins en soins augmentent avec l’âge et on n’a pas assez de personnel qualifié. Souvent les salariés connaissent bien les résidents, un ancien instituteur, un voisin, un parent. Ça nous touche, tout le monde est concerné un jour ou l’autre. Nous sommes dans un département où les retraites sont petites, on est d’autant plus attaché à notre mission de service public. »