Le Républicain (Sud-Gironde)

Le rêve abouti de Thierry

- Maryse Lacoste Contact: Thierry Strack, thierrystr­ack@hotmail.fr

L’automobili­ste pressé verra juste un point coloré au bord du chemin entre Bassanne et Barie et un peu plus loin deux spécimens de la race chevaline : Maïka et Pitchonne.

À côté et sous la roulotte, deux chiens ! Une image bucolique rare que Le Républicai­n vous fait partager avec Thierry Strack, l’heureux propriétai­re qui se prête ce mardi 29 août avec plaisir au jeu des questions-réponses !

« Mon père, fils de Manouche, est né dans une roulotte dans une fratrie de 12 enfants. Pupille de la Nation, il est accepté à l’école des Mousses où il fait carrière et termine ingénieur en électroniq­ue. Il ne retournera jamais à la manoucheri­e » .

Le nouveau nomade

Pourtant, Thierry Starck du haut de ses cinq ans, déclare: « Quand j’aurai cinquante ans je partirai sur les routes avec une roulotte et des chevaux pour vivre un peu pareil ! »

A 15 ans, Thierry intègre la Marine Nationale. Il sera un des plus jeunes commandos Marine. Il apprend la cynotechni­e, une spécialisa­tion qu’il retrouve dans la vie civile où il ouvre à Cléguer, dans le Morbihan, un centre d’éducateur formateur canin reconnu pour ses compétence­s. « L’affaire marche bien, dit-il, mais le moment est venu de réaliser mon rêve de gosse et le meilleur moyen de ne pas se sentir étouffé, c’est encore de déménager ».

Un artisan construit la roulotte selon les plans du Breton. Une maison roulante qui doit résister aux intempérie­s tout en étant fonctionne­lle et pourvue de panneaux photovolta­ïques pour être en autonomie totale, équipée aussi d’un poêle à bois. « Je ferre mes chevaux, c’est important pour leur confort » précise-t-il.

Délesté du superflu, il attelle Maïka et Pitchonne et en compagnie de Toundra et Nekbeth - ses deux chiens - il part d’abord pour de courtes étapes, testant ainsi le potentiel de l’équipage.

Des allers et retours convaincan­ts et Thierry peut alors rejoindre des amis en Sud-Gironde avant de tester la résistance au froid des bêtes. « J’ai passé un hiver fantastiqu­e dans le Jura à Mouthes par moins 27 degrés et 1 470 km aller et retour et fort de ces aventures Française, j’ai mis le cap sur Vladivosto­k 13.000 km plus loin » Finalement il ira jusqu’en Roumanie et séjourne en Hongrie où il apprend le travail du cuir et la bourreller­ie à Nadudvar à l’école des arts tradition- nels hongrois. De ses voyages au long cours, il « se souvient plus volontiers des humains que des paysages et attache une grande importance au confort de ses compagnons » (un cheval boit 80 litres d’eau par jour) et tient par-dessus tout à son autonomie matérielle et à la découverte d’activités nouvelles (ses sacs en cuir ont beaucoup du succès!) et détail important: il répond avec plaisir de sa vie atypique et finalement tellement intéressan­te !

Mercredi matin, l’équipage va repartir direction le Lot-etGaronne. « Nous faisons une quinzaine de kilomètres par jour et dans quelque temps l’équipage se posera à Mézin (47) pour un hivernage programmé jusqu’au printemps prochain et participer le 22 mai à la procession de la vierge noire aux Saintes Maries de la Mer avant le retour vers l’Entre-deux-mers en hiver 2018. » Bonne route Monsieur Strack !

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