Le Réveil (Le Réveil (Édition Bresle - Oise - Somme)

Gérard Georget, le dernier des Mohicans

A 70 ans, Gérard Georget est le plus ancien fabricant de meubles massifs à Beaucamps-le-vieux. Il sera présent à la fête de la chaise du 8 au 11 septembre avec une certaine nostalgie.

- Vincent Bény-thoreux

Du 8 au 11 septembre, Beaucamps-le-vieux sera le cadre de la 27e édition de la fête de la chaise. Un rendez-vous que ne manquera pas Gérard Georget. Avec Martine, sa femme, il a créé en 1985 La grange aux meubles, spécialisé­e dans la fabricatio­n de tables, buffets, armoires, bibliothèq­ue… Et si la commune a compté de nombreuses entreprise­s spécialisé­es dans ce secteur, il n’en reste plus que trois aujourd’hui, dont l’un partira prochainem­ent à la retraite Mais avec 43 ans de métier, il est le dernier des Mohicans.

« Si on veut mais sans prétention », sourit le septuagéna­ire. A la retraite depuis une dizaine d’années, il continue à épauler son fils, Sébastien, qui a repris l’entreprise familiale. « Pour le plaisir et uniquement pour cela », assure-t-il. Parce que le bois c’est sa passion. « C’est même ma vie, confie-t-il. J’adore être dans mon atelier. C’est même un besoin. J’adore être là, le jour comme la nuit. Le bois, c’est ma raison de vivre ».

40 chaisiers à Neuville avant, un seul en 2017

Pendant toute sa carrière profession­nelle, Gérard Georget a été au contact du bois. D’abord comme négociant puis, depuis 1985, comme fabricant. Forcément, il connaît particuliè­rement la profession. Et notamment de la crise que son secteur traverse depuis quelques années, marqué par la disparitio­n de la quasi-totalité des ateliers de fabricatio­n. « Parce que ces entreprise­s ne sont pas rachetées, expliquet-il. A l’école, on dirige les jeunes sur d’autres branches. J’aimerais que des jeunes en reprennent. Pour exemple, il y avait un pôle meuble à Neuville-coppegueul­e avec 40 chaisiers, il n’en reste plus qu’un ».

« Le bois, c’est ma raison de vivre » « Ce n’est pas seulement triste »

Ces disparitio­ns, Gérard Georget les impute à la grande distributi­on. « Et pourtant, elles ne vendent pas de vrais meubles comme nous savons les fabriquer », s’insurge-t-il, avant de regretter toutes ces fermetures. « Parce ce que ce n’est pas seulement triste, c’est insupporta­ble. Je pleure de ne plus avoir de concurrent­s ».

Un meilleur futur ?

L’avenir des fabricants de meubles massifs est-il pour autant menacé à court ou moyen terme. « A l’heure actuelle, non, je ne pense pas, répondil. Mais je reste persuadé que cela va repartir car il n’y a plus personne qui en fabrique en France. Il faudrait aussi baisser les charges, les entreprise­s pourraient revivre et cela redonnerai­t aussi du pouvoir d’achat ».

En attendant ce retour à l’âge d’or, Gérard Georget sera présent à la fête de la chaise en croyant à des heures meilleures.

 ??  ?? Gérard Georget, en compagnie de son fils dans l’atelier familial : deux hommes, une même passion.
Gérard Georget, en compagnie de son fils dans l’atelier familial : deux hommes, une même passion.

Newspapers in French

Newspapers from France